Installés depuis un an et demi à La Demie, Oksana et Christof Z’Rotz se passionnent pour la génétique holstein. Avec, en arrière-plan, un raisonnement économique et écologique.
Le concours départemental qui se tenait à l’occasion de la finale régionale des labours, à Vallerois-le-Bois, est l’occasion de nous intéresser au Gaec des Clochettes. D’autant plus qu’une erreur de photo s’était glissée dans le compte-rendu du concours, qui ne rendait pas honneur à la championne réserve, Kaila, appartenant à cette exploitation. Le Gaec a également remporté le premier prix de la section des premières lactations avec Rolls VR et le premier prix de la section des vaches en seconde lactation avec Amande. Originaires du canton de Neufchâtel, en Suisse, les Z’Rotz ont trouvé leur bonheur en reprenant une ferme à proximité de Vesoul, sur la commune de La Demie, le 1er janvier 2021. « J’étais spécialiste en alimentation animale, avant de m’installer, explique le jeune éleveur. J’ai toujours été passionné par la génétique holstein : j’avais déjà quelques animaux, sans exploitation, en pension chez des clients. » Actuellement, le troupeau d’une cinquantaine de laitières compte encore 30 montbéliardes, issues du cheptel de l’exploitant précédent, pour 20 holstein. « Les montbéliardes sont inséminées quasiment à 100% en croisement viande, et l’utilisation de semence sexées sur les holstein va me permettre d’augmenter rapidement leur nombre. », poursuit l’éleveur, qui avance plusieurs raisons pour préférer travailler avec cette race. « Quelle que soit sa race, une belle vache est une belle vache. Mais ce qui me plaît chez la holstein, c’est sa dimension internationale : il y a des entreprises de sélection en Europe, au Canada, aux Etats-Unis… La taille de la population et la concurrence entre ces entreprises favorisent le progrès génétique, même si ce n’est pas toujours simple de comparer les qualités des taureaux, compte-tenu des différentes méthodes de calculs des index. » En tant qu’éleveur, Christof Z’Rotz apprécie la docilité des holsteins, et surtout la fiabilité des résultats des accouplements. Sans oublier la productivité laitière, un atout pour répondre aux défis économiques et environnementaux. « Sur le plan de la consommation d’aliments comme des émissions, mais aussi du coût d’élevage, du montant des investissements dans le logement, mieux vaut une vache à 10 000 que deux vaches à 5 000 ! », résume-t-il.
Aplombs, mamelles et qualités morphologiques
Quitte même à s’écarter, si besoin, du précepte d’un veau par vache et par an. « Les vaches ont évolué, l’alimentation aussi, il faut être capable de revoir nos repères. On peut aller sans problème à 500 jours de lactation. Objectivement, la plupart des risques pour la santé de la vache se situent autours du vêlage. J’ai plutôt intérêt à avoir des lactations plus longues, pour réduire ce risque et les frais vétérinaires qui vont avec. Surtout avec la faible valeur économique des veaux ! »
En termes d’objectifs de sélection, Christof mise sur la longévité fonctionnelle, et choisit des taureaux qui renforcent les qualités d’aplombs, de mamelles et de bassins, trois postes fondamentaux dans l’aptitude des vaches à bien vieillir. « Si je suis capable d’augmenter d’une semaine la longévité moyenne de mes 50 vaches, je peux économiser l’élevage d’une génisse à l’échelle de mon exploiration : c’est autant d’économisé en temps, en fourrage. »