Face à la raréfaction et au renchérissement de la paille, des ressources alternatives apparaissent… telles que les plaquettes forestières. L’entreprise d’exploitation forestière « Bois de la Lanterne », à Conflans sur la Lanterne propose justement cette fourniture.
La disponibilité de la paille pose régulièrement un problème dans les exploitations d’élevage spécialisées : la succession d’années de sécheresse a fragilisé cette ressource autrefois abondante, dont le prix à la tonne atteint parfois des valeurs aberrantes. Pourtant, le paillage de la litière constitue un élément important de la conduite d’élevage, tant sur le plan du confort animal que de la santé du troupeau… sans oublier l’aval, avec des répercussions techniques et qualitatives sur les effluents obtenus.
Ghislain Jacquey, gérant de l’entreprise d’exploitation forestière « Bois de la Lanterne », à Conflans-sur-Lanterne, s’est récemment diversifié dans le domaine de la plaquette forestière. « Nous proposons de la ‘’P30’’ ou P16S, une plaquette de 30 mm par 30 mm, qui convient aussi bien au chauffage – chaudières de petite puissance – que pour le paillage des litières en élevage. », explique-t-il. Son entreprise, créée en 2011, emploie actuellement 3,5 équivalents temps-plein « avec les forestiers sous-traitants, nous sommes une dizaine de personnes. » Des 30 000 m3 de bois exploités chaque année, le plus gros tiers est dirigé vers la filière bois d’œuvre. « Le reste part en chauffage (bûche, plaquettes et granulés) et en trituration (panneaux bois). » poursuit l’entrepreneur. Depuis un an, il propose aussi aux éleveurs la fourniture de plaquettes en substitut de la paille pour le garnissage des litières. « Avec les difficultés d’approvisionnement en paille et l’augmentation de son prix, la plaquette bois offre une alternative intéressante, assure-t-il : sur le plan technique, les propriétés d’absorption sont identiques à celles de la paille, pour un prix bien inférieur. »
Pas d’objections techniques
Comme l’ont démontré les différentes expérimentations conduites sous la supervision de l’Idele, il n’y a pas d’objections techniques à l’emploi de la plaquette bois en litière : ni problèmes de boiteries, de blessures des mamelles, ou sanitaire. « On peut même utiliser la pailleuse pour répandre les plaquettes », assure Ghislain Jacquey. Pour peu que la plaquette soit, bien entendu, de bonne qualité. « Le secret du métier, c’est de déchiqueter la plaquette en hiver, quand le bois n’est pas encore sec, et d’avoir la capacité de la faire sécher dans un local aéré à l’abri des précipitations jusqu’à l’automne suivant. Une fois que les plaquettes ont atteint 20% d’humidité, elles sont stables et ne peuvent plus moisir. C’est un super produit. » A la fois drainantes et absorbantes, les plaquettes se substituent à la paille, poids pour poids. « Une tonne de plaquette équivaut à une tonne de paille. », résume le chef d’entreprise. Mais le coût reste attractif, à 60 € la tonne… « Pour les polyculteurs-éleveurs qui font eux-mêmes leur paille, ou ceux qui l’achètent sur pied, la question ne se pose pas. Mais pour ceux qui achètent la paille, ça vaut le coup d’essayer. » D’autant que la plaquette offre un bon confort de couchage, sans risque de blessures ou d’égratignures, ni problèmes de boiteries, et que, contrairement à la paille, elle n’est pas consommée par les animaux. Pour le curage, le godet est préconisé, plutôt que la fourche, car le fumier de plaquette est moins lié. « Dans l’Allier et le Morvan, où la paille est rare, ça fait des années que les éleveurs utilisent la plaquette en litière et ils n’ont pas à s’en plaindre. », conclut Ghislain Jacquey.