La lutte contre les graminées est aujourd’hui la grande cause des filières de grandes cultures. Les instituts Arvalis, Terres Inovia, ITB, Inov3PT, Unilet, Acta, se sont mobilisés afin de répondre à cet enjeu et établir un plan d'action sur la gestion des graminées adventices dans les rotations de grandes cultures. Cela donne le projet Gramicombi, véritable observatoire des graminées, avec 35 parcelles impliquées en BFC.
La lutte contre les graminées est aujourd’hui la grande cause des filières de grandes cultures et le diagnostic réalisé à travers le Plan d’anticipation de retrait de substances actives et de recherche d’alternatives (Parsada) est criant : montée en puissance de la pression des adventices dans les systèmes en lien avec la simplification des systèmes, le retrait de substances majeures et les phénomènes de résistance. Dans ce contexte, les instituts des grandes cultures (Arvalis, Terres Inovia, ITB, Inov3PT, Unilet, Acta) se sont mobilisés pour répondre aux côtés d’autres partenaires et établir un plan d’action « Grandes cultures : gestion des graminées adventices dans les rotations de grandes cultures » au sein du Parsada. Le projet Gramicombi (pilote Terres Inovia, durée 5 ans) en est l’une des composantes, avec le Gramicible (voir P.13 de ce même numéro, pilote Arvalis, durée 3,5 ans) et le projet transversal Parad (pilote Inrae, durée 5 ans).
Combiner des leviers
L’objectif de Gramicombi, intitulé « Approfondir la connaissance et déployer la combinaison de leviers », est de construire et d’évaluer des combinaisons de leviers opérationnels, directs et indirects, de gestion intégrée des graminées dans les systèmes, et de déployer largement ces solutions à l’échelle de la ferme France pour mieux faire face à d’éventuels nouveaux retraits de substances. In fine, l’impact attendu est une meilleure gestion des graminées dans les systèmes sous différents contextes territoriaux, plus efficace et plus durable, dans un contexte d’anticipation de contraintes règlementaires. Gramicombi va mobiliser des réseaux d’agriculteurs pour mettre en œuvre des combinaisons de leviers dans leurs systèmes, après un diagnostic précis et une reconception collective et individuelle. L’intérêt de cette démarche en réseaux est de démultiplier l’adoption des pratiques par essaimage grâce à l’implication concrète des agriculteurs dans leurs changements de pratiques et aux témoignages concrets autour d’eux. L’approche sera également pluri-critères puisqu’elle analysera a posteriori la situation par rapport à celle de départ selon différents indicateurs techniques, environnementaux et sociétaux. Les partenaires territoriaux seront mobilisés : Chambres d’agriculture, coopératives-négoces, lycées agricoles. Deux réseaux sont prévus : Normandie-Bretagne (Margo) et Bourgogne-Franche-Comté (Objectif culture propres - OCP).
Mobilisation de réseaux
Cette action consistera à réaliser un diagnostic initial sur la parcelle, avec l’agriculteur, et construire avec lui des combinaisons de leviers adaptés à son contexte pédoclimatique. L’intérêt du réseau est de maximiser la diversité des milieux, des stratégies de système (travail du sol conventionnel, Agriculture de conservation des sols (ACS), etc,.) et des réponses apportées. L’étape suivante permettra de mettre en œuvre ces combinaisons de leviers à l’échelle du système afin d’évaluer dans la durée l’impact de ces trajectoires de changement sur le niveau d’infestation en graminées. Notre méthodologie s’appuiera sur l’utilisation d’un guide partagé entre tous les réseaux (Bourgogne, Normandie, etc…). L’évaluation de l'impact technique, économique, environnemental et social de ces changements de pratiques à l’échelle du système de cultures, se fera avec le logiciel Systerre®. De plus, l’étude des jours disponibles pour réaliser un travail du sol ou un désherbage mécanique dans les pédoclimats des parcelles suivies dans le projet permettra, avec le logiciel J-Distas, d’objectiver la faisabilité de certaines techniques. Le Réseau OCP (Arvalis, Terres Inovia, les Chambres départementales d’agriculture de la région BFC et le lycée agricoles de Quétigny, en Côte-d'Or) a pour ambition d’innover dans les supports d’acquisition de référence et de transfert en construisant avec les agriculteurs via un réseau de parcelles avec une forte infestation en graminées à l’échelle de la région BFC. L’objectif est de mettre en place au sein du réseau, des combinaisons de leviers adaptées à chaque parcelle permettant de maîtriser la pression en vulpins à l’échelle de la rotation. La première année sera dédiée au choix des parcelles, à l’état des lieux du salissement ainsi qu’à l’analyse des pratiques de l’agriculteur et de l’historique de la parcelle.
Prolongements pédagogiques
Les trois années suivantes seront consacrées à la mise en place d’une combinaison de leviers construite avec l’agriculteur et spécifique au système étudié en prenant en compte les motivations et les freins de l’agriculteur. Pour finir, la dernière année sera réservée à l’évaluation du projet qui passera par un suivi de l’enherbement final des parcelles, une prise en compte de l’impact des changements mais également une analyse pluri-critères. Le réseau sera constitué de 20 parcelles avec de fortes infestations en vulpins et dans une moindre mesure en ray-grass, le suivi sera réalisé par Arvalis, mais également par l’Alliance BFC (Dijon Céréales, Bourgogne du Sud et Terre Comtoise) et les Chambres départementales d'agriculture de l’Yonne, de la Côte-d’Or, de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et du Jura en prestations. Il sera complété par un réseau spécifique en système ACS d’une quinzaine de parcelles suivies par Terres Inovia. Par ailleurs, l’intervention du lycée agricole de Quetingny et de son exploitation (Ferme de Tart-le-bas) est prévue pour suivre une des parcelles du réseau OCP (visée pédagogique pour les étudiants et appui aux instituts pour la collecte de données) et pour diffuser un support pédagogique aux étudiants de BTSA.
