Le 31 janvier, à l'appel de la FDSEA et des JA du Territoire de Belfort, 90 tracteurs et 120 exploitants - dont une délégation haut-saônoise - ont bloqué une seconde fois l'A36 en amont de la sortie pour Danjoutin, avant de rejoindre le centre-ville mettre en place une zone humide sous les fenêtres de la DDT. Une détermination et une unité à la hauteur de l'exaspération.
Petit… mais costaud ! Le Territoire de Belfort s'est peut-être inspiré de ce slogan publicitaire des années 80 (c'était pour une marque de bonbons !). Pour la faire en circuit court (et toujours dans la confiserie), d'autres diraient qu'il a mangé du Lion ! Car force est de constater que cinq jours après une première action d'envergure, les exploitants agricoles ne lâchent rien ! Avec 90 tracteurs et 120 manifestants, la mobilisation FDSEA 90 / JA 90 de mercredi ne s'est pas essoufflée et a même bénéficié de quelques renforts venus de Haute-Saône. On prend (presque) les mêmes et on a recommence ! Avec une opération escargot depuis les trois points de départ (Bessoncourt, Brebotte, Argiésans) et un blocage de l'A36 dans l'autre sens, avec cette fois-ci sous un soleil généreux ! On avait beau fouiller notre mémoire et surtout celle plus fiable de nos archives, nulle trace d'un tel mouvement de cette ampleur dans le département ! « C'est effectivement inédit ! C'est dire notre profond désespoir » certifiait Roger Ramseyer, ancien exploitant qui en a pourtant vu depuis 82 ans !
On ne gaspillera pas ici de l'encre pour réécrire les revendications. Jean-Noël Monnier, président de la FDSEA 90 décrivait « une agriculture, pieds et mains liés, devant le précipice… et que les mesures annoncées jusque-là ont évité la chute ! »
L'OFB ciblée
Comme vendredi dernier, le préfet du Territoire, Raphaël Sodini, accompagné du DDT 90 Olivier Chappaz, indiquait « que le Gouvernement travaille avec les organisations syndicales à d'autres mesures pour sortir au plus vite de la crise ! », rappelant au passage les mesures déjà annoncées par le Premier Ministre pour ceux qui auraient raté un épisode. Un préfet interpellé à ce propos par un éleveur au sujet de l'OFB (Office français de la biodiversité) qui serait désormais placé sous l'autorité du préfet. « Un éleveur vient d'être auditionné par l'OFB. A la fin, il leur a demandé comment cette nouvelle disposition allait se mettre place : on lui a rit au nez et rétorqué qu'il ne fallait pas croire à ces paroles politiques ! »
Le préfet Sodini avançait « qu'il avait demandé qu'on lui communique les chiffres. L'OFB aurait réalisé zéro contrôle en 2023 dans le département et donc qu'il ne fallait pas exagérer la pression de ce service de l'Etat » Une affirmation provoquant quelques haussements d'épaules, froncements de sourcils et paroles d'étonnement ! « Je vais demander confirmation du chiffre » précisait le préfet pour contenir l'agitation naissante. « S'ils pouvaient déjà ne plus venir armés sur les exploitations » soufflait Tanguy Follot, président des JA 90.
Soutiens politiques
Une profession agricole qui peut compter sur le soutien du président du Conseil départemental Florian Bouquet et de Damien Meslot, maire de Belfort et président du Grand Belfort, venus échanger avec les exploitants sur le barrage. Des exploitants qui levaient l'ancre en début d'après-midi. Direction le centre-ville pour la mise en place d'une "zone humide" sous les fenêtres de la DDT. En attendant d'autres annonces de Paris… et de Bruxelles !