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Paris, point de convergence du mécontentement

Le "siège de Paris" par des tracteurs venus de toute la France a monopolisé l'attention médiatique cette semaine. Crédit photo : Fdsea70
Le "siège de Paris" par des tracteurs venus de toute la France a monopolisé l'attention médiatique cette semaine. Crédit photo : Fdsea70

Cette semaine les mouvements de manifestations du monde agricole ont pris une nouvelle ampleur dans tout le pays, et notamment avec le ‘’siège de Paris’’, avec des opérations de blocage des grands axes qui permettent d’accéder à la capitale. Les agriculteurs haut-saônois ont notamment contribué au tour de rôle coordonné par la FRSEA d’Île de France sur le barrage de l’A5.

Un convoi d’une trentaine de tracteurs est parti dans la nuit de lundi 29 janvier à mardi vers 2h du matin de Combeaufontaine. Objectif : participer au ‘’siège de Paris’’, opération nationale de mobilisation agricole coordonnée par la FRSEA d’Île de France. « Nos motivations sont les mêmes que celles de nos collègues, expose Arnaud Grandidier, éleveur haut-saônois, qui était du convoi : un ras-le-bol vis-à-vis des normes, des contraintes de plus en plus nombreuses qu’on nous impose, de la surrèglementation française dans tous les domaines. Et nous revendiquons aussi que la loi Egalim soit enfin appliquée, avec des vraies sanctions pour ceux qui ne la respectent pas. Les agriculteurs doivent pouvoir vivre correctement de leur métier, ce n’est pas normal de vendre à perte, en dessous de ses coûts de production, que ce soit en lait, en viande ou en céréales ! Nous sommes aussi là pour manifester contre les accords de libre-échange qui sont en train d’être négociés avec le Mercosur, qui vont ouvrir l’Europe à une concurrence déloyale pour les denrées agricoles : il faut que des clauses miroir imposent les mêmes contraintes environnementales et sanitaires que nous aux producteurs sud-américains qui veulent accéder au marché européen. »

Passant par Bar-sur-Aube, les haut-saônois ont mis 12h en tracteur pour parcourir 350 km et rallier en Île de France le point de blocage de l’A5 qui rassemblait plus de 250 tracteurs. Et y retrouver une soixantaine d’agriculteurs et agricultrices haut-saônois venus en voiture… Là, les participants haut-saônois ont pris part pendant 48h au barrage de l’autoroute, se relayant avec leurs collègues venus des autres régions, notamment pour les heures de nuit. « Nous avons aussi pris quelques initiatives, pour perturber la circulation sur la Francilienne à quelques kilomètres seulement, pendant les heures de pointe. »

Sur le plan médiatique, cette action symbolique a apporté beaucoup de visibilité au mouvement des agriculteurs. France-3 région a suivi le convoi haut-saônois, et BFM-TV a diffusé a plusieurs reprises des passages de l’interview que leur a accordé Arnaud Grandidier, qui a également témoigné sur France-Bleu Besançon. « Dès que Paris est ciblé, ça fait tout de suite la Une ! Pour l’instant nous sommes bien perçus par la population. » A l’heure où nous bouclons, l’opération continue. La plupart des haut-saônois ont regagné leurs exploitations – en particulier les éleveurs, à cause de l’astreinte – mais une vingtaine sont restés sur place en soutien. Le bras de fer avec le gouvernement se poursuit…

 

Arnaud Grandidier a été interviewé par BFM-tv au volant de son tracteur roulant vers Paris. Crédit photo : BFM-tv
Arnaud Grandidier a été interviewé par BFM-tv au volant de son tracteur roulant vers Paris. Crédit photo : BFM-tv