Les averses de cette semaine ont un peu rafraîchi l’atmosphère… mais le stress hydrique persiste, avec des conséquences sur les débits des cours d'eau, la végétation, l’abreuvement des troupeaux, et des mesures de restriction d’usage.
La FDSEA participait le 16 août dernier à une visioconférence à l’initiative de la Préfecture afin de réaliser un état des lieux de la ressource en eau départementale, suite à la sécheresse prolongée. Il s'agit de la seconde réunion de ce type en une semaine, et ce rendez-vous se tiendra chaque semaine… jusqu’au retour à la normale. Les quelques averses orageuses du week-end de l'Assomption et celles de cette semaine permettent un certain répit, mais sont loin de combler le déficit hydrique enregistré. Depuis le 1er janvier, seulement 302 mm sont tombés en moyenne sur le département, contre 407 en 1976, année historique de référence en matière de sécheresse et de canicule. Le mois d'août est le neuvième mois consécutif déficitaire en pluie. Les quantités de pluies tombées des jours derniers sont très irrégulières, et vont de 7 mm enregistrés à Rioz jusqu’à 33 mm du côté de Luxeuil-les-Bains. Les effets de ces précipitions récentes restent très limités, tant pour la végétation que pour les cours d’eau et la recharge des nappes phréatiques. La Fédération départementale de pêche vient d'ailleurs d'interdire la pêche sur l'ensemble du réseau de première catégorie. Si d’autres averses sont encore annoncées, ces jours-ci, ainsi qu’un temps nuageux et plus frais pour le week-end, on craint à partir du lundi 22 août le retour de l'anticyclone, synonyme d’un temps chaud et sec pour au moins sept jours encore, avec de nouveau des températures proches de 30 degrés (indice de confiance 2/5 à ce jour). Ces précipitations ont permis néanmoins la stabilisation des nappes superficielles. La nappe du Breuchin est proche d’atteindre un déficit record.
Beaucoup de départs de feu
Les incendies qui font régulièrement la Une des médias nationaux n’épargnent pas le département, puisque pas moins de 19 départs d'incendies ont été recensés du 10 au 16 août.
Le déficit hydrique a des conséquences sur l’adduction d’eau potable, avec cinq communes actuellement ravitaillées par des citernes. Pour faire respecter les restrictions d’usage de l’eau prises par arrêté préfectoral (niveau de crise), l’État mobilise ses services sur des opérations de contrôles et de sensibilisation liée aux enjeux de la gestion de l’eau, auprès des particuliers, entreprises, collectivités, exploitants agricoles et autres usagers. Concernant par exemple la possibilité de pomper l’eau des rivières pour abreuver le bétail (soumise à déclaration), la DDT a réceptionné à ce jour 15 déclarations d'éleveurs concernés. Toujours du côté des démarches administratives, il est possible de demander à décaler au 20 août la date de début de présence obligatoire des cultures dérobées semées en mélange comptabilisées comme SIE (Surfaces d’intérêt écologique). Les exploitants ayant déjà implanté leurs cultures dérobées, qui n’auraient pas levé ou partiellement levé du fait des conditions climatiques doivent le signaler par écrit à la DDT, en demandant la reconnaissance de force majeure et en précisant les parcelles et les surfaces concernées dans les 15 jours suivant la constatation. Les modèles de demande de dérogation sont disponibles en ligne sur le site de la DDT.
Pour le reverdissement des prairies, il faudra encore un peu patienter pour constater l’effet des pluies bienfaitrices. « L’expérience des années 2020 et 2018 prouve la résilience des prairies après des sécheresses prolongées, même dans les sols superficiels, pour peu que la structure n’ai pas été trop dégradée… et surtout que les précipitations reviennent ! », rassure Margaux Reboul-Salze, conseillère fourrages à la CA-70 et responsable du groupe Herbe. Les premiers résultats d’analyse des ensilages maïs sont plutôt favorables compte-tenu des stress hydriques, mais l’échantillon est encore trop faible pour qu’on puisse en tirer des conclusions générales.