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Grandes cultures : il faut de l'eau !

Les orages du week-end dernier ont apporté quelques précipitations bienvenues… mais la vague de chaleur en cours et le faible niveau des réserves hydriques font ressurgir le spectre de la sécheresse.

La rareté des précipitations de ce printemps 2022 commence à inquiéter les cultivateurs… à juste titre, compte-tenu de l’expérience des années antérieures. « Pour l’instant, il n’y a rien de dramatique, analyse Emeric Courbet, technicien grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône : en cumul de pluies depuis un mois, le département a reçu de 25 à 40 mm, dont 5 à 20 mm apportés par les orages de la dernière décade. Les secteurs sud (Rioz) et sud-ouest (Pesmes) ont été les moins arrosés. Les températures élevées de cette fin de semaine, à plus de 30°C, accélèrent l’utilisation des réserves hydriques. L’inquiétude, c’est d’avoir un stress hydrique qui coïncide avec la formation des grains des céréales. Le scénario climatique se rapproche de celui de l’année 2011, avec des mois d’avril et mai secs, mais au final des rendements corrects (66 qx/ha en moyenne pour les blés). D’autres départements plus à l’ouest souffrent davantage, car les stades végétatifs sont plus avancés et le déficit hydrique plus marqué. Ici, mis à part certaines orges d’hiver sur sols superficiels, il n’y encore pas trop de mal. L’arrivée de pluies conséquentes devient chaque jour un peu plus urgente, sous peine de conséquences problématiques ! »

Les colzas s’en tirent bien

Les colzas d’hiver ont bénéficié jusqu’à présent de très bonnes conditions… « pour exprimer tout leur potentiel de rendement, un peu d’eau favoriserait le gonflement des grains », poursuit le technicien.

Du côté des cultures de printemps, la situation est bonne. Sauf exception, les maïs ont été semés, bénéficiant des dernières ondées à point nommé. « On constate une hausse de la sole de tournesol, de l’ordre de 10 à 20%, pour partie en substitution du colza, suite aux problèmes de dégâts d’insectes ces dernières années, pour partie pour limiter les apports d’azote, compte-tenu du renchérissement des engrais. L’amélioration variétale a aussi joué, avec de bons rendements ces dernières années qui incitent à développer cette culture assez sobre en matière de fertilisation. Les surfaces de soja également sont en forte progression. »