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L'esprit "JA" aux labours

Festival de l'agriculture / Coup de jeune aux 3 cantons qui accueillaient le grand rassemblement annuel départemental des JA à Vougécourt. Un point d’orgue attendu en cette fin d’été, avec notamment des spectacles de cascades en moiss’batt et en camion très appréciés par le public. Motivation et mobilisation : c’est l’esprit JA.

Les FDL se suivent et ne se ressemblent pas. Seule reste en trame de fond une motivation sans faille, une confiance en l’avenir, une mobilisation franche, et la capacité à fédérer les énergies autour d’un projet. Cette édition de la Finale Départementale des Labours (FDL) à Vougécourt n’a pas failli à la tradition. Certes, le site était plus étendu qu’à l’habitude, et les visiteurs ont rechigné à arpenter tous les stands, notamment le ring bovin qui s’est trouvé un peu délaissé. Mais cela n’a pas empêché les JA des 3 Cantons de déployer une énergie considérable pour préparer la fête et pour l’animer. Le président du canton, Loïc Mariotte, a souligné la présence massive des jeunes, tout au long de la semaine précédente, avec une trentaine de volontaires pour mettre en place les infrastructures et organiser l’évènement.

Une exposition de tracteurs… rouges !

À l’entrée sur le site, les visiteurs n’ont pu manquer la file impressionnante de tracteurs, tous de couleur rouge. Et pour cause, « c’était le thème imposé », explique Ulrik Doillon, JA membre des 3 cantons qui a organisé l’exposition. Entre son grand-père, son père, son oncle, et lui, ce sont trois générations de passionnés qui ont collaboré, avec d’autres collectionneurs plus ou moins voisins de Vougécourt, pour offrir au public cette impressionnante file de 25 tracteurs restaurés dans les règles de l’art. « Le thème choisi était un clin d’œil aux 100 ans du Farmall » que fêtait le constructeur Case IH cette année. Le jeune homme tombé dedans encore enfant, se spécialise aujourd’hui dans la restauration des Case IH américains, dont certains étaient à l’honneur à Vougécourt, à côté d’autres MF, John Deere…

Une terre meuble mais un peu hétérogène

Derrière la ligne des tracteurs anciens, se tenait le chapiteau d’où sont partis les concurrents à 11 h 30, après la messe des laboureurs et la bénédiction des tracteurs. Sous une pluie légère, les JA ont bénéficié de la bénédiction généreuse (« la douche ! » commenteront certains JA) du père Epiphane Sandwide, curé de Jussey qui présidait la célébration.

La raie d’ouverture a révélé une terre assez meuble, mais (et c’est le jeu des tirages au sort) un peu hétérogène, certaines parcelles étant plus caillouteuses. Le niveau des concurrents s’est révélé plutôt bon d’après les jurés, parmi les premiers, et il n’a pas été facile de départager les meilleurs. Ce sont les pénalités qui ont fait émerger les deux meilleurs de chaque catégorie (voir palmarès). On notera la belle raie d’ouverture de Romain Allaux (Noroy-Lure) à plat, et d’Alexis Faivre (Champlitte-Dampierre) en planches.

Du fauteuil roulant au tracteur

À la remise des prix, le public a réservé une ovation pour Thomas Clavier, qui a obtenu 67,3 points en planches, en 7e position dans un mouchoir de poche avec les trois précédents, aux commandes d’une charrue à deux fers tractée par un Case, qui a la particularité de pouvoir être piloté avec les bras seulement ! Le jeune homme, victime d’un accident de bûcheronnage, n’a en effet plus l’usage de ses jambes. Mais cela ne l’a pas empêché de concourir aux labours. « J’ai déjà participé à la FDL de Grandvelle, se souvient-il, il y a 15 ans de ça. » Diplômé d’un BEP Agro-équipement de Vesoul, il travaillait alors chez Jacquot, avant de changer de voie pour la forêt. « Après mon accident, dès la première année, j’ai voulu reprendre le labour. Si je ne remontais pas sur mon tracteur, je savais que ça n’irait pas », raconte Thomas Clavier. Aidé d’un ami ingénieux et de son don pour la mécanique, il a donc entièrement équipé son fidèle tracteur pour qu’il puisse y monter (à l’aide d’une plate-forme et d’un vérin hydraulique) et le conduire, tout en restant pilotable par un valide. Le résultat a fait ses preuves ! Nul doute que Thomas fera bon usage de ses dons chez Jacquot à Vallerois le Bois, où il va de nouveau être employé à partir de septembre.

Sports mécaniques

Ailleurs sur le site, le public a été largement attiré par les cascades de Bourny, époustouflantes tant en camion, qu’à moto, avec des culbutes « grandeur nature ». On retiendra notamment la percussion d’une voiture martyre par un véhicule lancé à plus de 60 km/h. En dessous de la route, les moiss’bat ont également fait de belles courses, parfois même des roulades sous les yeux amusés des visiteurs.

On a pu aussi admirer les sillons bien rectilignes de Jean-Pierre Bernard et ses Comtois. Originaire de Tavaux (39), le tenant du titre de champion de France de labour à cheval (la finale ne se tient plus depuis 4 ans) a largement fait participer les curieux, qui ont pu, le temps d’un sillon, tenir le timon et reproduire le geste ancestral du laboureur. Pas plus facile à cheval qu’en tracteur !

Prochaine étape pour les finalistes : la FRL à Châtillon-sur-Seine, les 2 et 3 septembre prochains.