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Interbev, des clauses miroir sinon rien !

"Nous avons l’obligation de retrouver des règles pour préserver notre modèle agricole", affirme Jérémy Decerle. Photo : DR
"Nous avons l’obligation de retrouver des règles pour préserver notre modèle agricole", affirme Jérémy Decerle. Photo : DR

Le 15 juillet à Ecuisses dans une exploitation de Charolaises en Saône-et-Loire, l’heure était à l’union sacrée entre groupes politiques Français au sein de l’Europe, accompagné de la Fondation Nicolas Hulot, de l’Institut Veblen, le tout encadré par Interbev. 

"Comment protéger nos agriculteurs et l’environnement ? Un règlement pour stopper l’importation d’aliments issus de pratiques interdites en Europe", est le titre du rapport de 64 pages daté de mars 2021 et réalisé conjointement par la Fondation Nicolas Hulot, l’Institut Veblen (institut pour les réformes économiques) et Interbev, l’interprofession bétail et viande. C’est l’objectif des clauses miroirs en tout cas.

Alors que la négociation pour la Pac a abouti, que le gouvernement Français présente ses derniers arbitrages dans le cadre du Plan stratégique national (PSN), que les règlements OCM (organisation commune des marchés Européens) sont bouclés, l’heure était donc à l’union sacrée des Eurodéputés Français autour de la marche à suivre concernant les futurs accords commerciaux. Avec forcément en ligne de mire, les deux encore plus ou moins sur la table de l’Europe : Ceta et Mercosur.

Dans la stabulation de Guillaume Perrot à Ecuisses, ce 15 juillet, les eurodéputés Français, Anne Sander (Parti Populaire Européen, PPE ; Les Républicains), Benoit Biteau (Alliance Libre Européenne ; EELV), Marie-Pierre Vedrenne (Renew ; En Marche) et les deux locaux, Jérémy Decerle (Renew ; En Marche) et Arnaud Danjean (PPE ; Les Républicains) sont à l’unisson et ont fait front commun sur le serpent de mer des clauses miroirs. Trois siègent à la Commission de l’agriculture et du développement rural au Parlement Européen ; Deux à la Commission du commerce international.

Convaincre avec ces nouveaux arguments

« Il faut saluer la qualité de ce travail. C’est le socle robuste pour s’appuyer entre diverses formations politiques et organisations pour défendre ce sujet trans-partisans autour de l’agriculture, de l’élevage, du climat, de la santé, de la biodiversité… et ainsi, nous inciter à avancer », saluait Benoit Biteau. Derrière ses propos, les cinq Eurodéputés réaffirmaient être résolument pro-Européens, voulant faire progresser l’Union en son sein, de l’intérieur, sans affaiblir son socle de libre-échange avec les pays tiers.

Les rapporteurs ont et travaillé à un argumentaire fourni sur quatre axes  qui menacent les règles de libre-échanges et provoquent des pratiques irrespectueuses de l’environnement à un niveau mondial. En élevage, la déforestation au Brésil pour alimenter en soja OGM des feed-lots est l’incarnation de cette concurrence déloyale à l’export, destructrice de biodiversité.

"Jusqu’à présent en France, nous étions sur les questions d’élevage, plutôt sur la défensive ou perçu comme tel. Là, on construit pour aller voir nos collègues eurodéputés pour aller vers des mesures logiques, qui ont du sens et non, pour s’opposer contre la liberté commerciale chère à l’Europe. C’est nouveau et positif. Mais, il ne faut pas minimiser les difficultés et le chemin qui nous restent à faire. Il nous faut maintenant réussir à convaincre 40 % des Eurodéputés pour obtenir une majorité puisque la totalité des eurodéputés Français ne pèse que pour 10 % du Parlement", confie Arnaud Danjean.

« Cette unité, ici à Ecuisses, doit maintenant se faire ressentir dans toute l’Europe pour défendre notre alimentation et pousser ces idées », appelait de ses vœux Jérémy Decerle. Lui-même éleveur charolais et ancien président des JA veut que « l’élevage Français et l’alimentation européenne, les plus sains et contrôlés, soient mieux protégés demain sur le libre-marché».