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Grêle et gel : cocktail explosif pour le finage fougerollais !

Les petites cerises à peine formées ont été grillées par le gel. Crédit photo : A.Lacroix/Fdsea70
Les petites cerises à peine formées ont été grillées par le gel. Crédit photo : A.Lacroix/Fdsea70

Les producteurs de cerises de Fougerolles sont confrontés à une année difficile, confirmant l’ancien proverbe paysan “année à foin, année à rien !” : l'épisode de gel du 22 au 23 avril a détruit tout espoir de récolte pour 2024. Le 21 mai, la DDT s’est déplacée sur le terrain pour d’constater les dégâts, accompagnés de représentants de la profession : Thierry Chalmin pour la CA70 et pour la FDSEA, Arnaud Grandidier.

Tout le monde connait l’expression « Année à foin, année à rien ! », ce proverbe empruntée aux paysans d’autrefois semble se confirmer cette année pour les producteurs de cerises de Fougerolles. La nuit du 22 au 23 avril avec des températures négatives a donc été fatidique. « Au début, on espérait cet épisode de gel sans conséquence, mais là, 30 jours plus tard, les dégâts sont réels et sérieux », regrette Jean-Marie Rapenne, producteur.« Le soleil chaud du matin sur la gelée a brûlé la floraison », se désole Nicole Gallaire, productrice.

Au final, c’est toute une filière agricole qui se retrouve touchée par cet épisode de gel intense. Filière touchée, mais aussi fragilisée par la succession d'années difficiles en termes de conditions climatiques. Tout le monde a encore en tête la grêle qui s’était abattue un dimanche soir de la fin juin 2022. Deux ans plus tard, on retrouve les stigmates dans les prés-vergers de cet orage grêligène.

La pluie qui tombe en abondance et quotidiennement cette année n’arrange pas non plus les choses. Absence d’ensoleillement et pluies conséquentes favorisent le développement de maladies et de champignons sur les arbres fruitiers, tout du moins sur la production qui a été épargnée.

Tour de plaine

Une équipe de la DDT s'est rendue dans le verger fougerollais pour évaluer les dégâts du gel tardif sur la production de cerises à kirsch.Mardi 21 mai dans l'après-midi, la DDT s’est déplacée sur le terrain pour d’abord constater les dégâts avec ses conséquences irréversibles sur la production 2024. La Chambre d’agriculture était aussi de la partie avec la participation de son président, Thierry Chalmin, et pour la FDSEA, Arnaud Grandidier. Une petite dizaine de parcelles ont été visitées par plusieurs producteurs au pas de course.

A chaque visite, le constat est le même, des cerisiers nus, dépourvus de fruits. Le taux de perte est estimé entre 60 et 100 % selon les parcelles. L’objet du déplacement du groupe technique était aussi d’apprécier les pertes de fonds de la production de cerises. Pertes de fonds à imputer à l’épisode de grêle de juin 2022. Les membres ont pu constater des dégâts encore apparents deux ans plus tard avec des feuilles hachées par les grêlons ou encore des impacts sur les branches. Dans ce cas particulier, il faut remplacer le cerisier.

A l’issue de ce tour de plaine, la DDT indique qu’elle va lancer deux procédures, à la fois celle pour perte de fonds et celle au titre de l’Indemnité de Solidarité Nationale (anciennement calamités agricoles). C’est un réel coup dur pour toute une filière AOP qui fédère 79 producteurs et rayonne sur le territoire. Après une récolte exceptionnelle en 2020 à plus de 300 tonnes, une récolte en 2023 en dessous de la normale, celle de 2024 s’annonce historiquement comme la plus faible.

Affaire à suivre…