A Oyrières, le premier grand rendez-vous de la tournée cantonale des JA et de la FDSEA a abordé les principales préoccupations des cultivateurs de céréales et autres productions végétales. Sans omettre de rappeler l’intérêt d’avoir des représentants professionnels bien élus, pour la défense des intérêts collectifs et individuels des agriculteurs au quotidien.
Lundi 2 décembre dernier, les JA et la FDSEA avaient convié leurs adhérents sur la ferme de Guillaume Faivre à Oyrières, pour un premier grand rendez-vous sur le thème des céréales et des productions végétales. A cette occasion, un administrateur national des JA, Benjamin Berthelot – céréalier en Seine-et-Marne – avait été invité pour donner des perspectives et des réponses aux nombreuses questions que se posent les cultivateurs. « Les principales inquiétudes, pour les producteurs spécialisés de notre département, sont assez semblables à celles des autres céréaliers en France : des normes de plus en plus restrictives, des charges qui augmentent et plombent le revenu, et des difficultés de transmission des exploitations », a introduit Emmanuel Aebischer, le président de la FDSEA, après avoir présenté dans ses grandes lignes l’agriculture départementale à l’invité du jour. Un tableau complété par Louis Wicky, le président des JA « l’installation est assez dynamique avec une cinquantaine d’installation aidées par an, avec une dominante historique ‘’polyculture-élevage laitier’’ qui faiblit, au profit de nombreux projets de diversification, comme les cultures légumières par exemple. »
Aléas climatiques, trésorerie et assurance récolte
L’évocation par Benjamin Berthelot des conditions météorologiques compliquées de cette campagne céréalière 2023-2024, marquée par les excédents pluviométriques, et leurs conséquences sur les rendements et la qualité des récoltes, fait émerger le sujet des assurances récoltes. « On a un outil efficace, mais quel est le pourcentage de surface assurée ? C’est quelque chose à promouvoir, sans doute à mieux mutualiser pour obtenir de meilleurs tarifs », suggère Guillaume Faucogney, membre du bureau de la FDSEA, lui-même assuré pour son exploitation « ça représente 20 à 25 000 euros d’avance de trésorerie… et on devrait pouvoir synchroniser le paiement des échéances avec le versement des aides PAC », avance-t-il. D’autres calages et amélioration du dispositif sont débattues, comme la détermination du rendement de référence, ou les niveaux de franchises. « Nous poussons, au niveau national, pour assurer plutôt le revenu qu’un niveau de rendement, mais c’est un dossier complexe », reconnait Benjamin Berthelot.
Des produits phytosanitaires sur la sellette
Michael Muhlematter, président de la FDPL et tête de la liste commune FDSEA-JA de ces élections Chambre, revient sur le sujet des produits phytosanitaires. « Comment va-t-on pouvoir continuer à travailler, à nourrir les Français, avec de moins en moins de solutions techniques ? Les retraits de molécules sont plus nombreux que les autorisations de mise en marché accordées… » Didier Vagnaux, le président de la coopérative Interval – acteur régional important de la collecte des céréales et de la commercialisation de produits de protection des végétaux confirme « il y a bien des perspectives technologiques qui émergent, comme la reconnaissance d’adventices dans une culture en végétation pour vraiment cibler la localisation du produit… pour l’instant c’est à un prix hors de portée des agriculteurs, mais c’est pour demain. Ce dont on a besoin, c’est de temps, pour nous adapter. Et de cohérence : en luzerne par exemple, culture qui va dans le sens d’une meilleure autonomie protéique et résilience face à la sécheresse, on nous interdit un traitement : la production et la valeur ajoutée de ce fourrage partent dans d’autres pays européens moins exigeants, qui nous le revendent ensuite ! »
Pour conclure cette réunion, les leaders syndicaux du département ont insisté sur l’enjeu d’une participation importante au scrutin des élections professionnelles de mi-janvier. « Allez voter, et appelez à voter ! La légitimité de vos représentants, leur poids dans les rapports avec les pouvoirs publics et l’administration repose sur la participation. »