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Assemblées de section : prix du lait et assurance récolte au menu

La tournée cantonale des réunions de la FDSEA dans sa dernière ligne droite, ici à Tromarey, pour le secteur de Gy-Pesmes-Marnay. Crédit photo : A.Coronel
La tournée cantonale des réunions de la FDSEA dans sa dernière ligne droite, ici à Tromarey, pour le secteur de Gy-Pesmes-Marnay. Crédit photo : A.Coronel

Les réunions cantonales se poursuivent, dans la perspective du renouvellement des délégués FDSEA-FDPL, pour le renouvellement du bureau et la réélection des présidents dans quelques mois. L'occasion d'échanger avec les adhérents sur les sujets d'actualité : retournement de conjoncture laitière, mise en place du système d'assurance-récolte, nouvelle PAC, et coupures d'électricité...

2022 a été marqué par une sécheresse printanière puis trois canicules marquées... « on a malheureusement pris l’habitude de déployer des moyens pour récupérer la TFNB, démarches qui se sont traduites par un taux de dégrèvement de 40% dans le secteur. », introduit Emmanuel Aebischer, le président de la FDSEA, avant de regretter que le dossier ait été arbitré en Région, sans se fonder sur la réalité locale.  Côté pratique, le montant dégrevé - 813 000 € à l'échelle du département - est restitué aux propriétaires sous forme de chèque. « Les fermiers doivent se tourner vers leurs propriétaires... certains font un peu de rétention. » Attention, c'est le classement cadastral fiscal en prairie (et non terre labourable) qui permet d'accéder, à la parcelle, à ce dégrevément.

Après la pousse herbagère automnale, la plupart des communes du département se sont retrouvées au-delà du taux de perte fourragère permettant d'activer le dispositif des calamités agricoles, d'où la décision de ne pas déposer de dossier compte-tenu de la lourdeur de la démarche d'instruction. Le président a enchaîné sur le thème de l’assurance récolte, une des grandes nouveautés 2023. « La profession a obtenu un taux de subvention revalorisé (à hauteur de 70%), un taux de franchise ramené à 20%. Mais en revanche on n’a pas pu sortir du système des références historiques, qui sont en train de se dégrader avec tous les phénomènes météorologiques que nous connaissons tous. » Dès janvier, qu'il fasse le choix ou non d'assurer ses récoltes, chaque agriculteur devra choisir un assureur, dont le rôle sera d'expertiser les éventuelles pertes, pour les 14 aléas climatiques couverts par le dispositif. « Pour 100 ha de SCOP, maïs fourrage compris, l'assurance grêle revient à 3000 €, la multi-risque à 10 000... dont 70% reviennent à l'exploitant sous la forme d'aides PAC, ce qui fait qu'il lui reste à charge environ 2000 €, à la louche, soit 20 € par hectare. Chacun est libre de faire son choix. Faites vos calculs... »

La conjoncture laitière préoccupe les éleveurs

Autre grand sujet, la déprise laitière dans le département, avec quelques cas médiatisés cet été... « Plusieurs facteurs entrent en compte : on est les plus mal payés d’Europe à cause du système de lissage qui amortit les baisses et les hausses. Et le rapport de force avec la GMS est complètement différent. L’empilement de contraintes, le phénomène social jouent aussi. Lors du Conseil au laboratoire d'analyse de Rioz, on a constaté une baisse générale de la production laitière, liée à l’inflation sur le coût des intrants. On observe un retour en arrière sur la productivité. Le droit à produire n’est plus une référence. L’âge et la lassitude jouent aussi. » Au niveau départemental, l'écart de prix payé aux producteurs par les différentes laiteries n’a jamais été aussi important, puisqu'il est de l'ordre de 60-70 €/T entre les mieux payés et les moins bien payés. « Dorénavant, les entreprises se battent pour trouver du lait. »