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Dégâts de gel en grandes cultures, plus de peur que de mal !

"Il ne faut pas perdre de vue que le colza a d’énormes capacités de compensation, pour peu que les conditions météorologiques redeviennent favorables". Photo : DR
"Il ne faut pas perdre de vue que le colza a d’énormes capacités de compensation, pour peu que les conditions météorologiques redeviennent favorables". Photo : DR

Les fortes gelées survenues au début de la semaine 13, après une période d’une douceur exceptionnelle, ont fait craindre le pire pour les cultures d’hiver. Mais les premières observations de terrain sont plutôt rassurantes, tant pour les colzas qui entament leur floraison que pour les céréales à paille en début de montaison.

La chute marquée des températures matinales juste après Pâques, survenant après une période chaude, coïncidait cette année avec des stades réputés sensibles aussi bien pour les colzas, en début de floraison, que pour les céréales d’hiver qui entamaient leur montaison.

Les minimales relevées sont en-dessous des valeurs d’alerte communément retenues pour ces cultures. « La particularité de 2021 est dans l’ampleur des fluctuations des températures, entre des maximales autour de 25°C la semaine précédant l’apparition de minimales nettement négatives », indique-t-on du côté d’Arvalis Institut du Végétal. « C’est au cours de la nuit du 5 au 6 avril (celle de lundi à mardi) que le froid a été le plus intense, avec des minimas à -5/-6°C », expose Emeric Courbet, technicien en charge du dossier grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône. « Mais globalement, les observations de terrain que j’ai faites depuis cet épisode montrent des dégâts assez restreints », rassure-t-il immédiatement. 

Des capacités de compensation importantes

Dans les colzas, dont la floraison a démarré dans toutes les parcelles, mises à part les plus septentrionales ou celles implantées en variétés tardives, quelques dégâts sont visibles. « On peut observer des boutons gelés et des siliques jaunes, qui vont probablement avorter… mais il ne faut pas perdre de vue que le colza a d’énormes capacités de compensation, pour peu que les conditions météorologiques redeviennent favorables ».

En matière de protection fongicide, l’heure n’est pas à la précipitation. « Les conditions de traitement de cette semaine ne seront pas optimales. Avec les gelées annoncées, il est peut-être plus prudent de ne pas stresser les plantes avec un fongicide. »

Les orges de printemps semées à l’automne ont tenu le choc

Même topo du côté des céréales d’automne, qui semblent avoir plutôt bien supporté le coup de froid. « Je n’ai pas observé de gel d’épis, bien que ce soit possible localement. Même sur les orges qui avait déjà atteint le stade deux nœuds, l’épi est intact. Au pire, même si l’épi du maître brin était endommagé, les céréales gardent une possibilité de compensation sur les brins secondaires. Le risque de de dégâts sur céréales suite à cet épisode glacial est donc globalement faible. », poursuit Emeric Courbet. Dans le domaine des maladies, il faudra surveiller les orges d’hiver, en particulier les symptômes de rhynchosporiose,  issus des contaminations qui ont eu lieu pendant les pluies du 13 au 17 mars. 

Enfin, la bonne surprise est venue des orges de printemps semées à l’automne, une pratique assez risquée qui s’apparente à un pari sur un hiver doux. « La variété Planet, qui est très majoritaire pour ce type d’itinéraire, a bien résisté, elle est assez tolérante au froid. »