Une nouvelle session d’échanges avec les éleveurs du réseau MO3Santé sur les données sanitaires collectées en ferme et leur valorisation s’est déroulée début mars dans le cadre du projet Mo3Santé.
Depuis la première journée (organisée dans l’été 2020), le travail d’analyse s’est focalisé sur trois pathologies majeures : les fièvres de lait, les mammites et les troubles locomoteurs non accidentels. Eva Dick, apprentie ingénieure sur le sujet, a présenté ses analyses statistiques : sans grande surprise, les animaux des troupeaux à haut niveau de production ont plus de mammites ; ce qui ne semble pas le cas pour les boiteries. « On sait nos grandes productrices plus fragiles, on les surveille mieux. La santé du pied ça joue sur l’équilibre de l’animal, donc sa productivité », témoigne un des éleveurs AOP du Doubs. Pour chacune de ces trois pathologies, chaque participant liste les principaux facteurs de risques. En compilant les mots clefs, on voit bien (voir nuage de mots ci-contre) que pour les éleveurs, l’alimentation et l’hygiène de traite sont importantes pour limiter le risque de mammites, mais que la problématique est plus globale.
L’une des finalités du projet Mo3Santé est la création d’un index santé Mo3. Chaque éleveur a pu jouer à imaginer son propre objectif de sélection Santé en donnant une part économique relative à ces trois pathologies.
Intégrer l’économique
La rencontre a, en partie, porté sur la notion de longévité. Et finalement, la définition collective peut se résumer par cette phrase : « la vache qui définit le mieux la longévité c’est celle qui passe inaperçue dans le troupeau ; elle a un bon niveau de production mais jamais de problème de santé ou de reproduction ».
Et pour objectiver - à l’échelle de l’animal, du troupeau ou d’une étude collective – et statuer sur le niveau de rentabilité d’une vache laitière il faut pouvoir mettre en face de la productivité, les charges relatives à sa croissance, à son alimentation mais aussi à sa santé ! L’outil Efficow, porté par les Conseil Elevage et présenté lors de ces journées permet d’appuyer la démonstration.
L’importance de saisir tous les évènements sanitaires dès le premier jour de vie d’une vache et jusqu’à sa réforme n’est plus à prouver pour ce groupe d’éleveurs.