La maîtrise des adventices reste un facteur clé de la réussite des cultures. L’aléa climatique et les exigences de respect de l’environnement conduisent à explorer des alternatives au désherbage chimique, et à gagner en précision.
Le 24 mai dernier sur la ferme pédagogique de Vesoul Agrocampus, à Port-sur-Saône, la Chambre d’agriculture et l’établissement organisaient une journée sur la thématique du désherbage, et plus largement, de la conduite des cultures (rotations, mesures agronomiques…)
Si en agriculture conventionnelle le désherbage chimique reste souvent la solution prioritaire pour maitriser les adventices, le recours au désherbage mécanique progresse régulièrement. Le travail du sol peut largement contribuer au contrôle de l’envahissement des parcelles par les mauvaises herbes. Les parcelles de céréales à paille labourées ont un indice de fréquence de traitement (IFT herbicide) significativement plus faible que les autres. Limiter le recours à la chimie permet aussi de répondre à des enjeux tels que la protection de la ressource en eau ou de la microfaune…
La journée technique s’est articulée autour de quatre ateliers distincts, dans lesquels les groupes d’élèves ont pu découvrir différentes facettes du problème. Ainsi, dans le premier atelier, ils ont découvert avec Thomas Guyot, technicien de l’entreprise De Sangosse l’intérêt d’une pulvérisation de qualité, qui permet de maximiser le contact entre la cible (les feuilles des plantes à traiter pour les désherber ou pour les protéger vis-à-vis d’une maladie cryptogammique) et la matière active. Cela passe par le choix de buses adaptées, mais aussi par l’emploi d’adjuvants, qui peuvent avoir différentes fonctionnalités : anti-rebond, étalement, calibre des gouttelettes… L’intérêt est de limiter les pertes de produit par volatilisation ou dérive.
Systèmes économes en intrants
Un second atelier, animé par Jérôme Tchenn du service agronomie de la CA70 s’intéressait à la conception de systèmes de cultures économes en intrants : à travers une rotation longue, des choix agronomiques adaptés aux conditions locales, l’introduction de légumineuses…
L’entreprise Agro Jeannerot était également présente pour présenter des outils de désherbage mécanique : bineuses et herses-étrilles. L’occasion de développer l’intérêt de ses outils pour limiter le recours aux molécules herbicides, mais aussi leurs limites, notamment de disposer d’une fenêtre météorologique propice pour les déployer.
Enfin un dernier atelier sur le thème des stations météo connectées abordait les avantages de disposer de données météorologiques locales et précises, pour piloter plus finement son exploitation. On sait en effet que la présence de rosée, le vent, la température et l’hygrométrie sont des facteurs-clé dans l’efficacité d’un passage de pulvérisateur. « Mais au-delà de cette utilisation pour déterminer le moment opportun pour traiter, les stations météo connectées rendent aussi des services beaucoup plus larges : elles alimentent des modèles d’évaluation du risque maladie par exemple. Elles peuvent être paramétrées pour déclencher une alerte sur le risque de stress thermique des vaches au pâturage. », détaille Stéphane Aubert, de la Chambre d’agriculture.