Etienne Tonnot, président du centre d’élevage de Scey-sur-Saône, mise sur la dynamique impulsée par les concours d’élevage pour entretenir la motivation : il n’hésite pas à recruter de nouveaux participants, comme Vincent Crucerey, salarié du Gaec des Naux à Mailley.
« J’ai toujours aimé l’élevage, même si pour mon bac pro à la MFR de Montbozon je m’étais orienté vers l’agroéquipement : j’ai fait tous mes stages dans des fermes laitières… », raconte Vincent Crucerey, âgé de 26 ans. Après une expérience de salarié agricole, puis une première installation qui n’a pas fonctionné il y a deux ans, il est actuellement salarié au Gaec des Naux, à Mailley-et-Chazelot. Le chef de l’exploitation voisine n’est autre qu’Etienne Tonnot, président du Centre d’élevage de Scey-sur-Saône. Lequel prend à cœur d’impliquer de nouvelles têtes dans les évènements qui rythment la vie du monde de l’élevage : « ça faisait un moment qu’Etienne me sollicitait pour participer. Bon, pour la finale départementale des labours, ça tombait mal avec les chantiers de récolte, mais je lui avais promis pour la prochaine fois… c’est-à-dire le Festival de l’élevage ! », relate le jeune-homme.
Entretenir la motivation
« Former des nouveaux, impliquer la jeunesse, c’est primordial : on a besoin de sang neuf, d’entretenir la motivation », expose Etienne Tonnot, heureux d’avoir pu ‘’recruter’’ deux nouveaux élevages dans son secteur pour participer au Festival. « 10 des 25 élevages laitiers du centre d’élevage de Scey-sur-Saône, soit 40%, vont présenter des animaux. L’objectif est de réunir le plus grand nombre d’éleveurs possible pour cette fête : pour moi c’est plus important que d’aligner les plus belles vaches, car la convivialité, les échanges qu’on peut avoir en amont et pendant le Festival nourrissent la dynamique de tout le secteur. C’est encore plus vital aujourd’hui, avec les craintes qu’on rencontre pour le renouvellement des générations. Cette passion, cet enthousiasme qui animent les concours nous permettent de rester motivés dans nos exploitations, et aussi d’attirer des jeunes vers le métier. »
Entrainement à la marche
Concrètement, Etienne Tonnot est aussi venu délivrer quelques précieux conseils pour dresser Oljetta, la femelle montbéliarde repérée par la commission de tri. « C’est une vache très calme : dans notre élevage, le tempérament est un critère de sélection, pour faciliter la conduite du troupeau, et notre propre sécurité », intervient Sylvain Crucerey, un des associés du Gaec. Aussi l’animal s’est habitué assez rapidement au port du licol, puis aux séances de dressage. « Par rapport aux élevages de la génération de nos parents, où les animaux étaient entravés, on a des vaches qui n’ont pas l’habitude de la contention… il faut leur apprendre à supporter ça. », poursuit l’éleveur. « En matière de dressage, il y a un certain nombre d’étapes à respecter… si on ne sait pas dans quel ordre procéder, on peut vite se décourager », précise également Etienne Tonnot. Après l’acceptation du licol, une séance de marche derrière le chargeur a permis de poser les bases de la marche. Maintenant, place à la finition, qui nécessite encore quelques séances ‘’à la main’’. « Il n’y a pas de secret, pour arriver à l’objectif, il faut du travail. », poursuit le président du Centre d’élevage. Mais Oljetta, gourmande, a pris goût aux petites récompenses que lui offre Vincent à la fin de chaque entrainement. « Encore quelques séances et elle sera au top », se réjouit le jeune éleveur, qui a hâte de présenter la vache, tondue et lavée, sur le ring du festival !