Vous êtes ici

Signalétique routière : Vous êtes perdus ? Nous aussi !

Un an après les retournements de panneaux signalant les entrées de village, les revendications des JA n'ont toujours pas été entendues. Crédit photo : JA70s...
Un an après les retournements de panneaux signalant les entrées de village, les revendications des JA n'ont toujours pas été entendues. Crédit photo : JA70s...

Dimanche 17 novembre, la FDSEA s’associe aux JA70 pour une action symbolique visant la signalétique routière : en intervertissant les noms des villages, les agriculteurs veulent signifier qu’ils sont perdus par les incohérences des politiques européennes… Et que l’accord de libre-échange avec le Mercosur signe aussi l’arrêt de mort de l’agriculture et de la ruralité.

Alors que les discussions sont en cours sur l'accord de libre-échange UE/Mercosur, la FNSEA et les JA appellent leurs réseaux à se mobiliser à quelques heures de la réunion du G20 au Brésil, pour dénoncer une « Europe passoire ». « L’heure est à la mobilisation de l’ensemble des agriculteurs », ont lancé Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et Pierrick Horel, président des JA, lors d’un point presse qui s’est tenu mercredi 13 novembre à Paris. Dans chaque département, des manifestations seront organisées, visant notamment les préfectures ou les voies de circulation dont le nom fait référence à l’Europe. En Haute-Saône, JA et FDSEA ont décidé de conjuguer leurs forces pour emmener dimanche soir à 20h30 un maximum de panneaux d’entrées de village pour un barbecue "made in France" à la préfecture de Vesoul… avant de repartir avec ceux d’un autre village, pour les remettre en place.

Pointer les incohérences de la stratégie européenne en matière d’alimentation

L’idée ici est de pointer les incohérences de la stratégie européenne en matière d’alimentation : sécurité sanitaire et normes environnementales les plus élevées sur la planète… et en parallèle ouverture du marché à des denrées agricoles qui ne répondent pas à ces standards, et exposent les agriculteurs européens à une concurrence déloyale. Pierrick Horel, président national des JA explique. « Nous voulons prendre les Français à témoin, sur la qualité de l’alimentation qui leur est garantie par leurs agriculteurs et sur les menaces qui pèsent sur elle. » La colère et l’exaspération des agriculteurs sont à leur comble. Elles se conjuguent avec la frustration d’avoir été floués des avancées obtenues l’hiver dernier, suite aux manœuvres électorales douteuses du président Macron, qui ont privé le pays de gouvernement légitime pendant plusieurs mois. Arnaud Rousseau a toutefois insisté sur le caractère « responsable » de ces mobilisations. « Malgré toute la frustration qui parcourt les campagnes, il est important de s’abstenir de toute atteinte aux biens et aux personnes. Notre objectif n’est pas d’ennuyer les Français, mais bien de mettre la pression sur le gouvernement pour être entendus. »

La mobilisation, prévue pour durer jusqu'à la mi-décembre, prendra ensuite d’autres formes, pour mettre l’accent sur les « contraintes à l’agriculture », puis « les prix, les revenus et la compétitivité ». Les dates de ces appels à mobilisation ne sont pas encore arrêtées ; elles dépendront de l’avancée des travaux de champs et du débat budgétaire en cours au Parlement.