Inspiré par les grands impressionnistes, Joël Jeanniot peint depuis une quarantaine d’années dans son atelier de Raze : les paysages de nature des rives de Saône, mais aussi la Provence, les musiciens…
C’est alors qu’il travaille de nuit à Mulhouse à la fin des années 70 que Joël Jeanniot s’immerge dans l’art pictural, en fréquentant assidûment les musées et les galeries d’art. « C’étaient des lieux tranquilles, où on n’était pas sollicités pour acheter, et j’ai pris l’habitude d’y passer mes après-midis. Comme j’avais arrêté de jouer de la musique dans les bals, il y avait un vide à combler, et c’est ce qui m’a donné envie de m’y mettre. J’ai commencé comme ça, à l’âge de 27 ans, avec un copain qui peignait sur verre, sans rien y connaître, en autodidacte. », se souvient-il.
Des rencontres artistiques
« Au début, c’était pour moi une sorte de défouloir, je mettais tout mon trop plein d’énergie dans la peinture, sans me soucier vraiment de la technique. Il fallait que ça tape, que ça saute aux yeux. » En 1981, le hasard met alors sur son chemin un artiste confirmé, un peintre parisien adepte de l’encre de Chine, qui l’initie au dessin et à sa technique. « A cette période, j’ai représenté beaucoup de vieilles fermes et de places de villages à l’encre de Chine, et je continuais quand même à faire des peintures à l’huile de paysages qui m’inspiraient. », poursuit-il. Dans les années 80, en parallèle de son métier de commercial chez France Télécom, il continue à peindre inlassablement, avec le projet de vivre un jour de son art. « En 1987, j'ai réalisé ma première exposition à la galerie Tisserand à Vesoul où je présentais environ trente toiles, toutes peintes à l'huile et au couteau, représentant des paysages de Haute Saône, des vues de villages. » Né à Vesoul, l’artiste a en effet un fort attachement aux rivages de la Saône, qu’il représente à différentes saisons, jouant sur les couleurs du ciel et les miroitements de l’eau… Cette première exposition est suivie par bon nombre d’autres, dans un rayon de plus en plus large, du grand quart Nord-Est de la France. « Au début des années 90, je faisais chaque année trois expositions par an, dans les villes thermales, des offices de tourismes… je participais aussi à des salons à Bourbonne-les-Bains Vittel, Colmar, avec d’autres artistes. Quand j’arrivais à vendre quelques toiles, j’étais soulagé : j’avais couvert mes frais (l’impression des affiches, le vernissage, le déplacement). »
Une nouvelle rencontre artistique, en 1996, ouvre de nouvelles perspectives à Joël Jeanniot. Il entreprend alors de suivre les cours d’un professeur des Beaux-Arts, dont il a fait la connaissance au cours de l’une de ses expositions. « C’est là que j’ai renoncé au couteau pour le pinceau… J’allais à Paris tous les 15 jours pour lui montrer mes toiles : il me montrait ce qui clochait. Je rentrais chez moi, je ponçais, je reprenais ce qui n’allait pas. C’était exigeant mais ça m’a permis de progresser. »
Si la représentation de la nature – cours d’eau, étangs, mer, montagnes, fleurs - reste un des thèmes privilégiés de l’artiste, ses toiles représentent aussi les scènes de la vie, telles que les marchés, des danseurs ou des concerts… « Je commence toujours par un croquis au crayon, pris sur le terrain ou imaginaire, avant de passer à la peinture. », explique-t-il. La captation de la lumière vivante semble être le fil directeur de son œuvre.
Ses toiles sur ‘’la’’ toile
Au tournant des années 2000 l’essor des rayons arts&déco des grandes surfaces et des magasins de bricolage vient concurrencer les peintres. « Ils ont pris des parts de marché. Même les professionnels ne peuvent plus en vivre », regrette Joël Jeanniot, qui reste néanmoins animé par la passion de la peinture, la nécessité d’exprimer ses sensations et ses émotions sur des toiles. « Je restaure aussi des peintures que je trouve à la ressourcerie, quand elles me plaisent. C’est très instructif et ça me permet aussi de progresser. » La démocratisation d’internet permet aussi, au moins virtuellement, d’atteindre un public plus lointain. C’est ainsi qu’on peut visualiser une sélection des œuvres de l'artiste sur ‘’la toile’’, exposées sur le site artmajeur.com, ainsi que sur la page facebook personnelle de l’auteur. « Je regarde les statistiques de temps en temps, ça me donne une idée de ce qui plaît. Il y a des visiteurs du sud de l’Europe, d’Amérique, d’Asie. Les musiciens ont un certain succès, alors que dans mes expos, finalement, j’ai surtout vendu la Saône ! » Désormais à la retraite depuis quelques années, l’artiste persévère, inspiré par de nouveaux paysages – tels ceux de la Suisse où il se rend depuis une quinzaine d’années – ou les demandes de ses petits-enfants ! « J’ai tenté les chevaux, à la demande d’une de mes petites filles dont c’est la passion. Ce n’est pas du tout évident. » Plusieurs fois par an, Joël Jeanniot organise des portes-ouvertes de son atelier, comme c’est le cas cet été dans le cadre des « rendez-vous du Terroir », le 13 août prochain. Il propose une initiation aux bases du dessin suivie d'une visite de l'atelier puis d'une dégustation de produits locaux (réservation obligatoire auprès de l'Office de tourisme des Combes à la Saône au 03.84.68.89.04).