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Fête de l'agriculture : un succès collectif pour les JA

Le site de Vallerois-le-Bois en vue aérienne. Crédit photo : Gaëtan Corti
Le site de Vallerois-le-Bois en vue aérienne. Crédit photo : Gaëtan Corti

Avec plus de 10 000 visiteurs, la fête de l’agriculture organisée le week-end dernier par les JA de Haute-Saône à Vallerois-le-Bois a tenu toutes ses promesses. Une belle démonstration du savoir-faire départemental en matière d’organisation de grands évènements fédérateurs, et l’occasion pour le syndicalisme jeune de plaider pour un cadre plus favorable à l’installation.

Alors qu’à Vallerois-le-Bois, les bénévoles s’activent à remettre en état le site de la Combe-Malpique, qui a accueilli ce week-end la finale régionale des labours, l’heure est à un premier bilan de cette grande manifestation. Thibault Dirand, président des JA du canton organisateur, celui de Noroy-Lure, se réjouit du succès de fréquentation de la fête, en particulier pendant la journée du dimanche. « On estime à plus de 10 000 le nombre de visiteurs : les objectifs sont atteints. Nous avons réussi à relever le défi d’organiser cette finale régionale des labours en un temps record, à peine six mois alors qu’il faut compter un an normalement. C’est grâce notamment au dynamisme de notre canton, qui compte 50 adhérents aux JA. Nous avons aussi pu compter sur l’appui de tous les JA du département pour la journée du dimanche, et, pendant tous les préparatifs, sur notre animatrice Michaëla pour que rien ne soit laissé au hasard ! Un seul petit regret, celui d’avoir galéré pour trouver des barrières métalliques indispensables à la sécurité des visiteurs… car le Conseil départemental a refusé de nous prêter les siennes ! »

Justine Grangeot, la présidente départementale des JA est également très satisfaite : « je n’ai que des bons retours des partenaires et des exposants : une nouvelle fois les Haut-Saônois ont fait la démonstration de leur savoir-faire en matière d’organisation de gros évènements. La qualité était aussi au rendez-vous, pour les animations – le spectacle des Comtois en folie a été très apprécié - la restauration, la boisson (en privilégiant le local). Du côté des bénévoles – une centaine au niveau départemental pour assurer la restauration, le parking… - tout le monde a assuré jusqu’au bout, y compris pour le rangement, avec enthousiasme. Ces moments de fête nous font vraiment du bien à tous, dans une période difficile pour l’agriculture. »

Les grands enjeux présents dans tous les esprits

Une telle manifestation permet effectivement de montrer sous un jour positif les savoir-faire et le professionnalisme des agriculteurs, tant dans le domaine des cultures que de l’élevage (une centaine de vaches laitières étaient présentes pour un concours départemental de haut niveau). C’est aussi un moment privilégié pour encourager les nouvelles vocations… sans perdre de vue les importantes difficultés conjoncturelles de nature à décourager les installations. « Nous avons pu échanger avec Christian Morel (vice-président du conseil régional) et la directrice de la DRAAF au sujet de nos inquiétudes sur l’accompagnement administratif des dossiers d’installation, avec un passage de relai compliqué entre les deux administrations, qui fait craindre des retards de plusieurs mois, sur fond d’une baisse du montant des aides accordées aux JA. Par ailleurs la loi Egalim ne fonctionne pas, on le voit bien avec les cessations d’activité laitières en lait standard ! On ne peut pas répercuter nos coûts de production sur nos prix de vente, ce sont les GMS qui font encore la loi ! Chez nos voisins belges, le lait est à 1 € dans les supermarchés, pourquoi est-il toujours à 80 ct en France ? Enfin il faut rappeler l’urgence de la mise en place d’un vrai système d’assurance récolte, pour prendre le relai du dispositif des calamités aujourd’hui dépassé. Et, avec la nouvelle sécheresse qui nous touche, réclamer la possibilité de réaliser enfin des ouvrages de stockage de l’eau, pour pouvoir sécuriser nos systèmes d’élevage pendant les années sèches. » Les autres représentants syndicaux présents à Vallerois-le-Bois, tels Florent Point (président des JA BFC) ou Christophe Chambon (président de la FRSEA BFC), n’ont pas manqué d’abonder aux propos de Justine Grangeot. D’autant que se profile dans les prochaines années un véritable choc démographique chez les actifs agricoles, avec une vague de départs en retraite que le rythme des installations peinera à compenser.