Démarches administratives, points techniques et témoignages étaient au programme de la journée « Demain, je m’installe en bio » organisé par la Chambre d’agriculture et le GAB 70 à la MFR de Chargey-les-Gray.
Le service installation de la chambre d’agriculture, en partenariat avec le GAB 70 (Groupement des agriculteurs bio de Haute-Saône) ont organisé leur journée annuelle « Demain je m’installe en bio » le jeudi 21 octobre à la MFR de Chargey-les-Gray. Une quarantaine de personnes étaient présentes dont quinze porteurs de projet d’installation à court terme (moins de deux ans) ainsi que des élèves de la MFR de Fougerolles. Au programme : présentation des démarches et des aides à l’installation, des démarches à la conversion et du réseau AB dont le GAB 70, un point technique spécial maraîchage a également été évoqué. L’après-midi, deux visites témoignages étaient proposées respectivement sur la ferme maraîchère de Frédéric Dudoret à Montagney et sur la ferme de Daniel et Aurélie Paulien, producteurs et transformateurs de lait bio, à Battrans.
Une installation comme une conversion AB : ça s’anticipe !
Etude économique, construction, mises aux normes, statut juridique, réglementation, formation… les démarches à l’installation sont nombreuses, mais les chambres d’agriculture sont présentes pour accompagner les porteurs de projet tout au long de leurs démarches, notamment en les orientant vers les organismes professionnels partenaires.
Le GAB et les conseillers bio de la chambre d’agriculture sont des partenaires techniques susceptibles d’intervenir lors du montage d’un projet d’installation. Ils conseillent les candidats sur les démarches à la conversion, et, d’une manière générale, sur la faisabilité du projet en agriculture biologique. Comme le témoigne Sylvie Marrau, administratrice au GAB 70 et maraîchère à Port sur Saône, « Au moment de l’installation, on voit du monde on est motivé par le bio et par notre projet. Après les réalités du métier peuvent nous rattraper, et nous nous retrouvons parfois seule. La dynamique du réseau du GAB70, nous permet de nous rappeler pourquoi on a choisi ce métier, et pourquoi nous avons choisi le bio. On partage les galères on avance techniquement, ça sert à ça le collectif… ». Pour Daniel Paulien, administrateur au GAB 70, « le point clef dans notre métier d’agriculteur bio, c’est la capacité d’adaptation. Nous devons rester curieux et continuer à échanger et participer à des formations ». Sur leur ferme, Daniel et Aurélie Paulien ont changé radicalement leur façon de travailler en passant d’un système zéro pâturage avant la conversion, à un système pâturant autonome en alimentation avec un atelier de transformation en yaourt.
Les chiffres clefs de l’installation
En 2020, en Haute-Saône, 159 porteurs de projet se sont renseignés au Point Accueil Installation (PAI) de la chambre d’agriculture. En parallèle, 37 porteurs de projets se sont installés avec les aides à l’installation dont 10 en bio, soit 27 %. Sur ces 10 installations, 5 sont en maraîchage (+ plantes aromatiques, champignons, petits fruits) et 5 en bovin lait. On dénombre actuellement 347 candidats inscrits au « Répertoire Départ Installation (RDI) » en recherche d’une structure support de leur installation. 60 % d’entre eux souhaiteraient s’installer en AB. Parmi les offres du RDI, 34 % sont en AB et 44 % concernent une recherche d’associé.
Laetitia Fayyard, conseillère installation-transmission à la chambre d’agriculture remarque « qu’il y a depuis ces trois dernières années, un véritable changement dans le profil des porteurs de projet. » Parmi eux, beaucoup de personnes ont plus de trente-cinq ans et ont déjà fondé une famille. Certains d’entre eux sont conscients du nombre d’heures à réaliser en agriculture mais souhaitent se rendre plus disponibles pour leurs enfants. C’est souvent une prise de conscience post-confinement. Les types de projets, eux aussi, changent fortement. « Ces derniers mois nous avons eu beaucoup de demandes en filière caprin, maraîchage, pension de chevaux et élevage canin ».