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Cuma des quatre vallées : tout a commencé avec une composteuse...

Le conseil d’administration de la Cuma se réunit environ tous les deux mois.
Le conseil d’administration de la Cuma se réunit environ tous les deux mois.

Créée en l’an 2000 autour de l’achat d’une composteuse par une vingtaine d’agriculteurs, la Cuma des quatre vallées a prospéré. Avec un bâtiment-atelier recouvert des panneaux solaires, deux salariés partagés, un réseau de stations météo connectées, elle fait figure de pionnière dans le paysage franc-comtois.

L’acronyme CUMA signifie ‘’Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole’’ : il s’agit donc d’une forme particulière de coopérative agricole, qui dépend de ce régime juridique et social (dirigée par un conseil d’administration, immatriculée auprès du tribunal de commerce, etc…)

« La Cuma des quatre vallées a été créée en l’an 2000, avec l’achat d’une composteuse à une vingtaine d’exploitations, suite à une démonstration organisée par nos voisins de la Cuma des quatre chemins », se souvient Emmanuel Brussey, qui a présidé la structure pendant 22 ans, avant de passer récemment la main à Adrien Tourny. « Puis de fil en aiguille nous avons investi dans des épandeurs, et ensuite la Cuma a empilé toute sortes de matériels : dès qu’il y avait un projet qui fédérait au moins quatre agriculteurs, on y allait ! » 20 ans après cette création, la Cuma des quatre vallées compte 110 membres et s’étend sur un large périmètre, qui va aussi bien du côté de Jussey, Montureux, que vers Pesmes. « C’est la polyculture-élevage qui domine le paysage, explique Emmanuel Brussey, et c’est ce qui se reflète dans les matériels que nous avons en commun. Le matériel de clôture par exemple est un des plus largement partagé à l’échelle de notre Cuma. »

Matériel de clôture et treuil forestier

Le succès de la Cuma des quatre vallées doit sans doute beaucoup au caractère volontariste de ses dirigeants. « On a tendance à forcer un peu le destin et à passer par-dessus les réticences. Ça a été le cas pour la table d’épandage, le treuil forestier… des choix qu’on n’a pas eu l’occasion de regretter par la suite ! », poursuit Emmanuel Brussey. Parmi les matériels emblématiques, les quatre épandeurs (deux à hérissons verticaux, deux horizontaux), mais aussi une batteuse (pour faciliter les récoltes de soja et de maïs grain), une herse-étrille (désherbage mécanique). Cela représente 876 000 euros de matériels. Avec un seul objectif, abaisser les coûts de mécanisation pour les adhérents, en mutualisant l’investissement… ce qui conforte indirectement l’économie agricole locale et le dynamisme des installations. « Ce qui nous permet d’avoir du matériel performant, en bon état, avec des prix bas. On a vraiment accès à un large panel de matériel qui correspond bien aux différents types de sol, avec de bons débits de chantier. » Avec la Cuma voisines, des quatre chemins, l’entente est bonne, et le travail ensemble permet d’éviter le recouvrement des parcs matériels. Un bâtiment commun pour mettre à l’abri le matériel traduit concrètement cette recherche de synergie. « Le site est assez central par rapport à la répartition géographique des adhérents. Cet investissement et l’embauche d’un salarié en commun, avec des compétences de mécanicien, nous ont permis de professionnaliser la gestion et l’entretien du parc matériel, qui reposait jusque là sur le bénévolat des adhérents », poursuit Emmanuel Brussey. Pour simplifier la gestion administrative, le choix a été fait de passer par le GERA, Groupement d'employeurs agricoles rural (lire l'article "Une solution pour les CUMA et leurs adhérents").. « C’est aussi un choix sur lequel personne ne voudrait revenir aujourd’hui, même ceux qui n’en voyaient pas vraiment l’intérêt au départ : on a gagné en rigueur sur les entrées-sorties, les plannings d’utilisation, en efficacité, en sécurité aussi car on sait qu’on a toujours du matériel en bon état (les matériels sont rendus lavés et graissés après chaque utilisation) », assure Adrien Tourny, le nouveau président. Pour preuve, un deuxième salarié partagé a rejoint l’équipe depuis quelques mois.

Agriculture de précision

Autre innovation de la Cuma, l’installation d’un réseau de stations météo connectées – 19 aujourd’hui - , qui permet de couvrir plus de 2 000 ha de SCOP des adhérents, avec une moyenne de facturation (forfait + engagement surface) de l’ordre de 2 à 3 €/ha. « Ce maillage fin du territoire est vraiment un plus pour gagner en précision dans nos interventions, en particulier les traitements en végétation. » Côté gouvernance, le conseil d’administration composé de huit membres se réunit environ tous les deux mois. « Mais nous restons en communication permanente, pour être réactifs en cas de besoins », conclut Adrien Tourny.

Les CUMA de Haute-Saône

Le département compte actuellement 45 CUMA, et 42% des exploitations agricoles de Haute-Saône adhérent à au moins l’une d’entre-elles.

La CUMA moyenne en Haute-Saône :

26 adhérents

  • Chiffre d’affaires annuel : 56 766 €
  • Investissement annuel : 24 670€ (en 2021 : 50 matériels achetés pour un montant total de 1 233 490€)

Les matériels représentatifs des Cuma en Haute-Saône :

  • 28 tracteurs
  • 13 moissonneuses batteuses
  • 13 bineuses
  • 8 retourneurs d’andain pour le compost
Les matériels spécifiques, comme la houe rotative, sont bien valorisés en Cuma
Les matériels spécifiques, comme la houe rotative, sont bien valorisés en Cuma