Après avoir repéré les différentes qualités de fourrages, il faudra les distribuer en fonction du stade physiologique de récolte et de leur état de conservation. On peut aussi tenter d’améliorer les foins, mais il est parfois nécessaire de s’en débarrasser… et d’en acheter d’autres.
Si le début d’été doux et pluvieux de 2021 a permis une pousse importante de l’herbe, il n’a pas permis, par contre, de récolter toujours au bon stade et dans de bonnes conditions partout, surtout en foin.
Dans les élevages, les stocks de foin sont donc importants et de qualité très variable. Avec cette qualité médiocre des foins récoltés tardivement, voire impactés par des aléas climatiques : inondations ou grêle, il est utile d’assurer la traçabilité des lots de foins dès la fenaison. Les mauvais foins avec un risque microbiologique sanitaire important (souillures sur la plante entière versée, sénescences importantes, humidité élevée…) sont à écarter dès le départ en privilégiant une destination non alimentaire (fumier, litière…). Les dépôts « sauvages » ou le brûlage de foin sont interdits.
Rappelons que les dépôts sauvages de déchets, quelle que soit leur nature, sont strictement interdits par la loi. Par ailleurs, le respect de la conditionnalité des aides Pac (sous domaine BCAE « maintien de la matière organique des sols ») impose le non-brûlage des résidus de culture, sauf dérogation (non-respect : - 3 % des aides Pac).
Les aérer et accepter du refus…
La détermination classique des valeurs alimentaires passe par une analyse de fourrages (MS, UF, PDI, Calcium et Phosphore) qui permet d’aider au rationnement tout en ajustant au mieux les quantités de concentrés nécessaires à leur complémentation. Il suffit pour cela de prélever un échantillon de 300 g minimum de foin sur au moins trois bottes de la même catégorie (date de fauche, espèces présentes) en privilégiant l’intérieur de la botte. Compter 40 à 60 € HT par analyse selon les prestataires. Certaines offres de service de Conseil Elevage incluent l’analyse de fourrages.
En élevage laitier, le bon foin sera bien entendu à réserver aux vaches laitières et aux veaux d’élevage jusqu’à 6 mois. Le moins bon, s’il est encore consommable ou un minimum appétant sera destiné aux génisses à plus faibles besoins de croissance (1 à 2 ans et plus).
On peut aussi distribuer ces foins médiocres et hétérogènes à volonté en acceptant beaucoup de refus et à condition qu’ils atteignent au moins les valeurs alimentaires d’une bonne paille ! (ex : paille d’orge : 0,46 UFL, 50 g PDI, 3,8 % MAT) Enfin, pour améliorer l’ingestibilité, de la mélasse (si elle est autorisée sur l’exploitation, attention, aucune dérogation n’est prévue à ce jour en AOP Comté) ou du sel peut être distribué sur un foin qui ne présente aucun risque sanitaire. Il ne faut cependant pas attendre de miracle de ces techniques…
Les incidences néfastes sur la santé de l’exploitant qui manipule et des animaux qui ingèrent des fourrages moisis ou poussiéreux sont bien entendu dans ces situations à rappeler.