S’il peut apparaître comme un gadget ou un jouet, le drone présente des applications dans l’élevage de plein-air : gain de temps, support vidéo familier des éleveurs, prise de hauteur et de recul sur le terrain. Ferm’inov a démarré en septembre 2022 un nouvel essai sur l’intérêt technique et économique de l’utilisation du drone pour la surveillance des animaux au pâturage.
Le drone s’avère précieux pour surveiller les animaux au pâturage. Grâce à la prise de vue en hauteur, il permet une vue large en passant au-dessus des obstacles : haies, arbres, talus… Avec un zoom pouvant aller jusqu’à X56 selon les modèles, il remplit le rôle de jumelles surpuissantes, vue aérienne en prime. Facile à prendre en main, les animaux s’y habituent vite : la surveillance des animaux est alors aisée, et le comportement des animaux n'est pas modifié par la présence de cet engin volant. Lors de la visite du lot par l’éleveur, ce n’est pas toujours le cas !
Vérifier les clôtures, cultures
La vue aérienne permet d’avoir une vision d’ensemble des parcelles rapidement, et de mieux se rendre compte de l’état de la culture, de la pousse de l'herbe. Il peut être également un bon allié pour vérifier les clôtures électriques en cours de saison : il sera plus rapide qu’un quad ou qu’un marcheur ! Pour les modèles équipés d’une caméra thermique, le repérage de jeunes veaux est alors un jeu d’enfant. La préservation de la faune est également une corde à mettre à son arc ; la caméra thermique permet de détecter par exemple les jeunes faons dans les parcelles avant la fauche.
Un gain de temps appréciable en période de pointe
À Ferm’inov, le drone est utilisé alternativement avec une visite physique des animaux en 4x4. Les temps de surveillance sont alors enregistrés pour comparer une surveillance assistée comparée à un tour plus classique des lots en véhicule avec franchissement des barrières. Sur le tour quotidien de l'exploitation Ferm’inov, cela représente 30 minutes de gagnées par jour. Ce gain est très appréciable en période de pointe ! À noter qu’il y a des conditions de vol à respecter : pas de vol possible par temps de pluie ou grand vent ! Lors d’un printemps humide comme 2024, ce moyen de surveillance est d’autant plus intéressant que le véhicule doit rester à la barrière pour ne pas s’embourber… à condition de passer entre les averses !
L’achat ne s’improvise pas !
L’investissement doit se réfléchir. L’offre est diverse avec un budget qui peut aller de 400 à 5.000 € ! Il faut donc bien réfléchir aux objectifs recherchés et prendre en compte le cadre réglementaire. En effet, entre le droit à l’image à respecter par rapport aux voisins et les zones de restriction de vol (à retrouver sur geoportail.gouv.fr) qui sont nombreuses, l’emploi d’un tel outil doit se raisonner. Pour vous aider dans ce choix, un guide de l’Idele vient d’être publié grâce aux différents travaux déployés dans les fermes expérimentales dont Ferm’inov fait partie. Vous pouvez le retrouver sur le site de l’Idele. Voici un tableau extrait de ce guide comparant les différents drones.
En appui, pas comme substitut
L’utilisation due de cette nouvelle technologie présente donc de nombreux avantages. Bien sûr il ne remplacera ni la visite de l’éleveur auprès de ses animaux ni pourra travailler la relation homme animal. Il pourra être utilisé lors des périodes de pointe, et également pour des observations avec un angle de vue différent. Le drone est bien un troisième œil mais ne se substitue pas à l’œil de l’éleveur. Accessoirement, de belles photos aériennes peuvent être prises des parcelles ou du site d’exploitation !
Et demain, quelles innovations ?
Dans le cadre du projet conduit à Ferm’inov, des algorithmes utilisant l’intelligence artificielle sont en cours de développement Ces algorithmes permettront, via des vols automatiques de drones, de compter avec précision le nombre d’animaux par lot. Bien que cette innovation puisse sembler superflue pour la surveillance de lots de 20 vaches, elle prend tout son sens pour le suivi de centaines d’ovins en alpage.