Assemblée générale du Groupement des agriculteurs biologistes de Haute-Saône / Comme la plupart des associations, le GAB70 a vu une partie de ses projets contrariés en 2020 par les contraintes sanitaires. Mais le groupement peut néanmoins capitaliser sur le succès du salon Tech’n Bio et d’autres évènements structurants.
Le département de Haute-Saône reste le leader régional, tant en termes de surfaces que de nombre d’exploitations converties à l’AB. Il y a désormais 330 fermes bios en Haute-Saône, soit plus de 13% de la SAU départementale, contre 8,1% en moyenne sur la grande région. « Alors qu’il y avait 30 à 35 conversions par an de 2017 à 2019, ça c’est un peu tassé en 2020, mais c’est un phénomène assez compréhensible, car les conversions laitières se font par vagues, et nous sommes actuellement sur une fin de vague de conversions laitières. », explique le président, Vincent Eyer. Le GAB70 voit ses effectifs également progresser, avec désormais 83 adhérents.
En arrière-plan de cette belle dynamique, qui a trouvé son illustration à l’occasion du sommet Tech’n’bio en septembre dernier, des fondamentaux solides, c’est-à-dire une demande en constante progression. « La consommation n’a pas faibli en 2020. Elle a augmenté sur les circuits courts, surtout pendant le premier confinement. Pour la plateforme Agrilocal, un certain nombre d’adhérents y participe mais le principe des commandes au coup par coup a ses limites. Tout l’enjeu est d’organiser la logistique. »
Les contraintes sanitaires et les incertitudes quant à leurs évolutions ont néanmoins pesé sur les activités du GAB, qui a dû annuler par exemple le « Printemps bio », que « l’Automne sera bio » n’a pas été un franc succès, et que plusieurs conférences et rencontres de terrain n’ont pas pu avoir lieu et ont été reportés… Pas question néanmoins de rester sur une touche négative, puisque le collectif peut tirer un bilan très positif du partenariat avec l’amicale des donneurs de sang pour offrir une collation bio et locale.
Des projets collectifs en maraîchage
Les comptes du groupement, présentés par Hélène Chevalier, reflètent la baisse d’activités liée à l’épidémie et aux contraintes inhérentes, mais se soldent néanmoins par 4 850€ de bénéfices. Les administrateurs référents des différentes commissions du GAB ont fait un point sur leurs secteurs respectifs, à commencer par Valentin Fleytoux, de la commission lait, qui annonce des prix sensiblement identiques en 2021, entre 490 et 495 €/1000 litres, compte-tenu d’une certaine saturation du marché. Le secteur viande, présentée par Jean-Charles Russy, peine toujours à valoriser les morceaux nobles.
Jean-Luc Rougeot, pour les céréales, dresse un bilan assez morose, avec des problèmes climatiques qui ont compromis les calibrages des féverolles, pois, sojas… « de plus les prix ont tendance à se tasser au point que ça devient pénible et mériterait une action syndicale. On voit quand même que quand on s’organise, comme au sein du GIE Bio comtois, on arrive à conserver un prix de base correct, tant pour le blé que pour l’orge de brasserie. » Le cultivateur évoque aussi la piste d’une diversification des rotations des systèmes céréaliers en intégrant des légumes de plein champ. « Pour l’instant les questions de matériel, technicité, récolte, nettoyage, calibrage, stockage… ne motivent pas grand monde ! »
Plus d’optimisme, toutefois, dans le secteur du maraîchage, où des projets collectifs sont à l’ordre du jour, abordés par Sylvie Marrau « Huit maraîchers ont rejoint le groupe GAIA pour travailler sur le thème de la fertilité des sols. On a aussi parlé d’un atelier de transformation collective – en phase de réflexion – et mis en place un système d’échange et de vente de semences de légumes bio. ».