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« Faites vacciner avant la sortie ! »

L’assemblée générale du GDS a été l’occasion de faire le point vis-à-vis de la fièvre catarrhale ovine.
L’assemblée générale du GDS a été l’occasion de faire le point vis-à-vis de la fièvre catarrhale ovine.

A l’AG du GDS 70, le sujet de la FCO, dont la première vague a touché le département depuis la fin de l’été 2024, a largement été évoqué, avec les éclairages du directeur de la Fédération régionale sur les conséquences de cette nouvelle maladie vectorielle.

L'assemblée générale du GDS70 avait lieu à Vesoul, le 21 mars dernier. Si l’organisation professionnelle agricole enregistre pour l’exercice 2024 un déficit de 6 452 € « c’est dû à l’insuffisance de la ressource face aux charges, mais il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour l’avenir, compte-tenu des fonds propres », a rassuré le commissaire aux comptes Damien Sarron, après la présentation du rapport financier par Marie-Agnès Thevenot. L’activité du GDS en 2024 s’est inscrite dans la continuité des exercices précédents, comme l’a montré le rapport technique présenté par la directrice Caroline Bouissel, avec « la gestion des mouvements comme principal poste d'activité suivi par les prophylaxies bovines (1 431 interventions programmées. » L’exercice n’a pas connu d’alerte sanitaire particulière, mais enregistré une érosion de 2% du nombre d'ateliers d’élevages (pour moitié laitiers). Après un point sur les maladies des cheptels (IBR, BVD, paratuberculose, besnoitiose…), une discussion s’est engagée au sujet des maladies vectorielles émergentes, en particulier la fièvre catarrhale ovine. « Sans grande surprises “les FCO” se sont répandues, très majoritairement le sérotype 3 dans notre département. Notre région Bourgogne – Franche-Comté est à la croisée des chemins : la FCO arrivée du nord et la FCO 8 remontant du Sud. », constate le président Bruno Henry, déplorant au passage que les préconisations répétées du GDS pour inciter les éleveurs à la vaccination n’aient été que très peu suivies. « Les conséquences sont énormes et alarmantes : avortements, malformations, surmortalité et déficit de naissances, problèmes de reproduction, baisse de production, problème de qualité de lait, sans oublier les difficultés de commercialisation de nos animaux. »

Des interrogations épidémiologiques subsistent

GDS

Des propos corroborés et étayés par Etienne Petit, Dr vétérinaire épidémiologiste et directeur de la Fédération régionale des GDS. Cartes à l’appui, celui-ci a fait un point de situation. La dernière carte officielle fait état pour le sérotype 3 de 406 foyers en Haute-Saône, et seulement 19 foyers de sérotype 8. « 96 nouveaux foyers FCO ont été répertoriés la semaine dernière au niveau national : la circulation virale est active ! » Il alerte aussi sur l’apparition récente d’un sérotype 12 aux Pays-Bas et en Angleterre « en janvier la circulation a continué dans les zones côtières, moins froides, mais au ralenti. » Au niveau régional, la carte officielle répertorie 2 855 foyers (dont 500 ovins, le reste dans des cheptels bovins). « Attention, une analyse PCR positive n'est pas synonyme de contagiosité de l'animal, elle confirme seulement que l’animal a été en contact avec le virus. » Pour l’évolution de la maladie en 2025, le praticien est affirmatif « FCO3, FCO8, vous aurez les deux cet été, avec une circulation virale plus précoce et plus active, et des cas cliniques dès la fin de l’été ou même plus tôt. » Le suivi épidémiologique de la campagne 2024 fait apparaître une envolée de la mortalité en septembre octobre, un pic de déclaration de foyers et avortements en décembre, et un déficit de naissance global de l’ordre de 4 000 veaux pour le département cet automne-hiver. « Avec une surmortalité moins marquée dans les foyers déclarés que pour la moyenne des élevages, que nous ne sommes pas en mesure d’expliquer… nous allons justement lancer une enquête auprès des élevages touchés par la FCO pour tenter d’identifier les facteurs qui expliquent cet écart : vaccination, état des animaux, désinsectisation, conduite du troupeau ? »

Conseil de saison

Reste l’unanimité du conseil face à la certitude d’être confronté cette année à la FCO (et peut-être à la MHE). « Oui, le coût vaccinal pour deux sérotypes c’est lourd, reconnaît le directeur de la FRGDS, mais le conseil est de faire vacciner le cheptel avant la sortie, à minima pour les sérotypes 3 et le 8 de la FCO : les virus sont là et ça va repartir plus fort, plus tôt que l’an dernier. Dans la majorité des élevages, on observe que tous les animaux ne sont pas touchés simultanément. On peut donc avoir plusieurs fois la FCO. » Autre conseil, pour cette fois améliorer la situation concernant la mise à disposition de doses de certains vaccins FCO et les GFS recommandent aux éleveurs de précommander les doses de vaccins nécessaires auprès des laboratoires vétérinaires. Un éleveur souhaitant ainsi vacciner ces animaux doit les commander auprès de son vétérinaire afin que ce dernier puisse les précommander directement auprès des laboratoires. « Oui c’est un investissement rentable, même s’il est improductif, car il permet seulement de limiter les pertes… »