Suite aux tempêtes automnales et aux forts coups de vent de la semaine dernière, certaines parcelles de maïs sont affectées par la verse. Voici comment envisager la récolte, surtout si les plantes ne sont pas encore à maturité.
La qualité des plants déracinés, sectionnés ou très bas (moins de 15 cm) se détériore rapidement : photosynthèse réduite, alimentation en eau et en sucres interrompue. Dans ce cas, la récolte doit être déclenchée dès que possible. Si les pieds sont pliés mais gardent une certaine hauteur (plus de 15-20 cm), la situation est moins urgente, car les plantes restent partiellement alimentées.
Tamponner l'humidité au silo
Le maïs récolté trop humide (25 % de MS) risque de générer des écoulements de jus. Regrouper ces parcelles avec des maïs plus mûrs dans le silo permet d'absorber ces écoulements. Si ce n'est pas faisable, un fourrage plus sec en fond de silo peut aider.
Le fourrage versé étant proche du sol, il faudra le redresser avant de le couper. Les becs rotatifs sont efficaces pour les plants inclinés, mais peinent en cas de verse prononcée, augmentant le risque de bourrage. Les becs à chaînes, bien que moins courants, sont plus adaptés pour redresser les pieds. L'entretien du matériel est crucial pour limiter les bourrages et assurer une coupe de qualité.
Stabilisation du silo et risques d'échauffement
Un tassage efficace et un bâchage hermétique sont essentiels pour limiter le développement de bactéries butyriques, surtout si le maïs est humide ou contaminé par de la terre. L'ajout d'un conservateur d'ensilage (acide organique ou bactéries) peut être envisagé pour stabiliser le silo. Pour éviter l'échauffement à l'ouverture, une avance rapide dans le silo (> 20 cm par jour) ou une ouverture en saison fraîche est recommandée.
Les décisions de récolte doivent tenir compte de la gravité de la verse, de l'état des parcelles et de la maturité des plants.
