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Une session Chambre dédiée à la transmission des exploitations

Frédéric Petiet, Rémi Chatrenet et Christof Z’Roth ont témoigné de leur expérience réussie de transmis-sion d’exploitation. Crédit photo: A.Coronel
Frédéric Petiet, Rémi Chatrenet et Christof Z’Roth ont témoigné de leur expérience réussie de transmis-sion d’exploitation. Crédit photo: A.Coronel

Le thème de la transmission des exploitations était à l’ordre du jour de la dernière session de la Chambre d’agriculture départementale. Malgré un dispositif d’accompagnement bien rodé et efficace, le nombre de fermes poursuit sa baisse inexorable, et les projections démographiques sont alarmantes.

« La filière lait conventionnel est dans la tourmente : avec des charges explosent, et ne sont pas couvertes par le produit de la vente du lait, déplorait le président Thierry Chalmin lors de son allocution à l’occasion de la session de la Chambre d’agriculture de Haute-Saône, le 23 septembre dernier : ça se traduit par un mouvement de fond de cessation laitière, pour une autre activité. Ça risque de transformer profondément le paysage du département, on voit que le côté polyculture élevage qui faisait l’identité de notre département est progressivement supplanté par les productions végétales : l’otex ‘’productions végétales’’ est désormais majoritaire. Les producteurs en agriculture biologique sont aussi à la peine, c’est inquiétant. Une réunion est prévue prochainement avec les départements voisins pour faire un bilan et partager avec l’administration sur ce sujet. » Outre ces éléments conjoncturels, liés aux conséquences de la guerre en Ukraine, l’incertitude climatique est aussi de nature à refroidir les porteurs de projets. « Avec le gel tardif, la grêle, la sécheresse et la canicule… on a un déficit fourrager important qui nous fait envisager la constitution d’un nouveau dossier calamités agricoles, avec un zonage qui s’appuiera sur les données de nos stations météo connectées. »

Questions pour une transmission

Sous un format ludique de jeu télévisé le quizz « questions pour une transmission » a permis aux participants de prendre la mesure du défi du renouvellement des générations pour l’agriculture haut-saônoise. « En 10 ans, la Haute-Saône a perdu 630 fermes », résume Justine Grangeot, la présidente des JA. En cause, un rythme insuffisant d’installation, au regard du nombre de départs en retraites (75% des départs sont remplacés). Plus préoccupant 27% des agriculteurs du département ont déjà 57 ans ou plus, et un tiers d’entre eux n’a pas encore envisagé une éventuelle transmission. « On constate que la réflexion et la mise en œuvre du projet sont souvent trop tardives, insiste Mickaël Grevillot, chef de la section formation, installation transmission à la Chambre d’agriculture. La première rencontre transmission devrait idéalement intervenir vers 55 ans, alors que 80% des agriculteurs qui viennent au point accueil-transmission ont plus de 60 ans. La durée moyenne des procédures de transmission est de trois ans. »

Mieux anticiper pour préparer la transmission

Elise Tretard, de l’ODASEA, a détaillé les outils départementaux qui accompagnent la transmission des exploitations : le fameux point accueil installation, le répertoire départ installation, le dispositif start’agri, et le PAT diag’Transmission. « Ce PAT permet d’orienter les cédants vers les interlocuteurs et de construire un échéancier avec des tableaux de bord. Idéalement il faudrait l’activer 10 ans avant d’arrêter le métier d’agriculteur. C’est une sorte d’audit qui prend en compte le contexte socio-économique de l’exploitation, sa valeur patrimoniale de rentabilité et de reprenabilité. »