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Souveraineté alimentaire : l’enseignement agricole en pointe

Benoît Bonaime a rencontré des apprenants avec un projet d’installation. Crédit photo : A.Coronel
Benoît Bonaime a rencontré des apprenants avec un projet d’installation. Crédit photo : A.Coronel

Une délégation du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a visité Vesoul Agrocampus le 21 septembre. L’occasion pour Benoit Bonaime, le nouveau directeur Général de l'Enseignement et de la Recherche, d’insister sur le rôle fondamental de l’enseignement agricole pour répondre aux défis démographiques et environnementaux.

Pour son premier déplacement, le nouveau directeur général de l’enseignement et de la recherche a voulu voir Vesoul… Agrocampus ! « Je cherchais un établissement dynamique, ancré dans son territoire, formant aux différents métiers de la ruralité, lié à des acteurs innovants : Vesoul Agrocampus correspond à ce cahier des charges » explique Benoît Boinaime, qui vient tout juste de prendre ses nouvelles fonctions, le 8 septembre dernier. « Moi-même je suis un ancien élève du lycée agricole de Bourg-en-Bresse, où j’ai obtenu un BTSA », a-t-il aussi ajouté, pour mettre à l’aise ses interlocuteurs, avant d’entrer dans le vif du sujet : consolider la souveraineté alimentaire de la France, en relevant les défis du renouvellement des générations en agriculture et de l’adaptation au changement climatique. « Le plus bel outil pour réussir à répondre à ces enjeux, c’est l’enseignement agricole ! C’est le meilleur endroit pour préparer l’exemplarité, former les futurs jeunes agriculteurs aux techniques de production de demain ainsi qu’au dialogue social. Nous devons innover pour adapter le modèle aux enjeux démographiques et climatiques : le premier levier, c’est l’enseignement, c’est-à-dire les enseignants, l’encadrement. On a besoin de travailler tous ensemble aussi pour faire des élèves des citoyens aguerris. Et nous sommes là pour vous encourager à partager ce que vous avez su créer. »

Restauration collective, pôle apicole

Le directeur de l’EPL de Vesoul Agrocampus, Ludovic Deret, a présenté, chiffres et images à l’appui, quelques projets phares de l’établissement : réalisations récentes des étudiants, telles que l’exposition de miniatures agricoles ou la fameuh’se journée… Mais aussi restauration collective de qualité à coût maîtrisé, privilégiant l’approvisionnement local et sous signe de qualité. « Les achats de produits bios sont passés de 13 000 à 28 000 € en un an, ce sont des efforts considérables, à budget contenu (on est passé de 5,173 €/jour à 5,295 €/jour pour le prix des repas), ce qui démontre que les produits locaux ne sont pas forcément plus cher. Et surtout tout est fait maison, par exemple la crème dessert est élaborée avec le lait de la ferme du lycée. »

Il n’a pas manqué d’évoquer aussi les gros investissements, tels que le nouveau bâtiment du pôle apicole, qui permettra aux porteurs de projets de se lancer progressivement dans leur activité via un rucher test.

Des apprenants motivés et volontaires

Le nouveau directeur Général de l'Enseignement et de la Recherche a profité de cette visite pour rencontrer des apprenants et les interroger sur leurs projets d’avenir. Tels Thibault Chelingue, ancien militaire et jeune père de famille, futur producteur de laine du côté de Champagney, qui se forme au CFPPA pour acquérir les compétences de chef d’exploitation d’élevage. « J’attends beaucoup des stages pour apprendre concrètement le métier d’éleveur ovin et affiner mon projet », explique le jeune-homme. D’autres, comme Valentin Garnery, fils de céréalier actuellement en Bac pro équipement, confrontent les points de vue de leurs différents maîtres de stage pour construire leur projet d’installation. « Nous travaillons déjà à réduire les phytosanitaires, en nous appuyant sur les seuils de nuisibilité pour décider d’intervenir ou non en cas d’attaque de maladie ou d’insectes. » Ou encore Clarisse Tisserand, actuellement en Bac pro CGEA, qui voudrait s’installer aux côtés de son père en aviculture – polyculture élevage, après un BTS « mais avec la pression foncière je choisirai peut-être de m’installer plus tôt si il y a une opportunité de reprise de ferme. »

Sur le site de Port-sur-Saône, Benoît Bonaime a pu prendre la mesure de la dimension internationale du pôle d’agroéquipement, labellisé « campus des métiers et des qualifications » (un cas unique pour un établissement agricole). Ici les constructeurs de tracteurs, de mélangeuses, de robots de traites sont des partenaires à part entière, qui prêtent du matériel, commandent des tests et des études !