Excellente tête de rotation, le tournesol a de nombreux intérêts agronomiques et économiques. La réussite de la culture de ce ‘’roi fainéant’’ nécessite cependant quelques précautions, du choix variétal à la récolte, en passant par la fertilisation et le désherbage.
Le 6 juillet dernier, le semencier LG organisait à Port-sur-Saône une visite d’essai tournesol, en partenariat avec la chambre d’agriculture de Haute-Saône et le lycée agricole Vesoul-Agrocampus. L’occasion pour Stéphane Cathala et Charlène Duvernoy, tous deux ingénieurs commerciaux du groupe Limagrain, d’exposer les multiples intérêts de la culture du tournesol. Intérêt économique pour l’agriculteur, tout d’abord, avec cette plante à cycle court, qui mobilise une trésorerie limitée grâce à des charges opérationnelles plutôt inférieures à d’autres grandes cultures et sur une courte durée de l’ordre de six mois (avril à septembre). Avec en face surtout, de bonnes perspectives de valorisation de la récolte.
Soigner l’implantation
Parmi ses autres atouts, la culture du tournesol offre l’avantage de diversifier les rotations dans les zones intermédiaires et d’ainsi réduire les traitements liés aux désherbages et à la protection fongicide, ainsi que les coûts associés. « De plus, compte-tenu de sa robustesse vis-à-vis des aléas climatiques, notamment la sécheresse, cette culture est bien adaptée aux incertitudes rencontrées ces dernières campagnes », explique Stéphane Cathala. Le secteur de la création variétale du tournesol est dynamique, comme le démontrent le nombre de nouvelles inscriptions au catalogue chaque année, et la progression des rendements « de l’ordre de 0,5 qx/an en moyenne depuis 10 ans ».
En termes d’itinéraire technique, l’implantation de la culture du tournesol est primordiale. « Il faut absolument favoriser le déploiement du pivot, qui va conditionner à la fois le captage des éléments nutritifs et la résistance aux conditions sèches… », prévient Charlène Duvernoy, qui préconise un lit de semence bien préparé, sans mottes grossières. « Il faut favoriser l’exploration racinaire. On vise une levée régulière et un peuplement le plus homogène possible sur la parcelle, un peu comme en maïs. » A noter, l’apex est sensible aux limaces…
Une plante sarclée
Plante “fainéante”, le tournesol supporte mal la concurrence adventice, qui impacte fortement le potentiel de rendement (6,3 q/ha de préjudice en moyenne sur 18 essais conduits par Terre inovia). « Par chance, c’est une plante sarclée, qui permet toutes les combinaisons possibles entre herse-étrille et bineuse, jusqu’à la limite du passage du tracteur ! », tempère Stéphane Cathala.
Côté fertilisation, un des thèmes de l’essai conduit à Port-sur-Saône, le tournesol a d’importants besoins en oligoéléments, tel le bore. « Une carence peut impacter le rendement de 7 q/ha : il faut en apporter 400 g/ha pour un potentiel de 35 q, idéalement sous forme foliaire, au stade 10 feuilles. » Le molybdène et le manganèse sont aussi importants. « Enfin, en azote, on apportera 4,5 unités par quintal potentiel, en tenant compte des contraintes économiques et réglementaires. Idéalement de manière fractionnée, toujours pour favoriser l’exploration racinaire. »