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Ravageurs : plus de 1000 ragondins à son actif

Claude Chapuis, ancien agriculteur, piège infatigablement les ragondins depuis neuf ans. Crédit photo : A.Coronel
Claude Chapuis, ancien agriculteur, piège infatigablement les ragondins depuis neuf ans. Crédit photo : A.Coronel

Piégeur agréé depuis neuf ans Claude Chapuis affiche plus de 1 000 ragondins à son tableau de chasse. Il contribue ainsi à lutter contre une espèce invasive, qui dégrade les berges des cours d’eau et cause aussi quelques dégâts aux cultures.

Dans la fraîcheur des matins d’automne comme aux premiers jours du printemps, Claude Chapuis est fidèle à sa tournée de relevage des pièges. « Je viens tous les jours pour vérifier si j’ai pris des ragondins, le matin pour leur éviter des souffrances inutiles », explique-t-il. Âgé de 82 ans et ancien agriculteur, amateur de tir et de chasse, il a obtenu son agrément de piégeur de ragondins en 2013, à l’issue d’une formation organisée par la fédération de chasse. Cette formation porte sur la reconnaissance des espèces piégeables, la manipulation des pièges et les mesures propres à diminuer les souffrances des animaux piégés. Depuis son agrément, il piège inlassablement ces petits rongeurs dans le secteur de Bucey-les-Gy en Haute-Saône, où ils pullulent. Il connait bien les habitudes du myocastor… et déchiffre les traces de leurs déplacements dans l’herbe verte. « Ils passent par ici, entre la mare et ce fossé… » observe-t-il, tout en garnissant d’épis de maïs les trois cages qu’il a disposées sur le passage des animaux. En cas de capture, il tue le ragondin d’une balle de pistolet, et laisse son cadavre sur place. « Les milans, les sangliers et les renards s’occupent de l’équarissage ! »

Plus de 1 000 ragondins à son actif

L’ancien agriculteur tient à jour son carnet de captures, qui lui permet de comptabiliser le nombre de prises, et de les notifier à la fédération de chasse. « Dans d’autres départements, les piégeurs sont indemnisés pour leurs déplacements, mais ce n’est pas le cas en Haute-Saône », regrette-t-il. Reste la satisfaction du devoir accompli, celui de lutter contre une espèce nuisible et invasive, qui cause d’importants dégâts au niveau des berges. « Pour se mettre à l’abri des prédateurs, le ragondin creuse des galeries dont l’entrée se trouve sous la surface du cours d’eau. C’est un véritable gruyère ! Quand il y a une crue ou une sécheresse, tout s’effondre. »

Introduit en France au XIXème siècle pour exploiter sa fourrure, le ragondin est un rongeur sud-américain qui s’est naturalisé à la faveur de lâchers sauvages. Depuis, il s’est reproduit et dispersé dans plus de 70 départements français. Il aime vivre près de milieux humides, tels que les marais ou les étangs. Il est très vite sexuellement mature et a une prolificité semblable à celle des lapins de garenne, sans prédateur naturel. Il fait partie de la liste des animaux les plus nuisibles en France : il dégrade et met à nu les berges, ses nombreuses galeries fragilisent les ouvrages hydrauliques. En se nourrissant, il détruit des nids d’espèces protégées et peut transmettre des maladies, dont la leptospirose.