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1 h 30 avec le ministre

Les représentants agricoles départementaux ont pu échanger, par visioconférence, avec le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Photo : DR
Les représentants agricoles départementaux ont pu échanger, par visioconférence, avec le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Photo : DR

Souvenez-vous de la visite présidentielle éclair du 4 octobre dernier à Gray pour y rencontrer les bénévoles de la SPA locale accompagnée du ministre de l’Agriculture. Il est de coutume lorsque ce dernier se déplace dans un département qu’il échange avec les représentants agricoles départementaux. Cette rencontre n’ayant pas pu se tenir, l’erreur a été réparée ce mercredi soir en préfecture à Vesoul lors d’une visioconférence de travail avec le ministre durant 90 minutes où de nombreux sujets ont été abordés.

Emmanuel Aebischer a débuté cet échange avec le « laborieux » dossier calamité agricole de 2020. Outre le rattrapage de quatre fois plus de communes que dans un précédent zonage, qui en comptait un peu de moins de cent, le ministre a été franc « je ne vais pas être démago avec vous, je ne peux pas agir à nouveau sur le dossier ». Pourtant les arguments avancés par le président FDSEA sont recevables et justifiables, notamment sur le prix du foin sous-estimé dans le calcul du produit brut. 90 € actuellement alors qu’ils [les représentants] réclament 120 € la tonne. Le ministre est revenu sur ce dispositif qu’il juge « délirant » et « totalement inefficace ». En ajoutant que « parler d’une indemnisation le 13 octobre 2021 alors que le préjudice a eu lieu à l’été 2020 montre que le système est déconnant ! ».

Face à ce constat durant un long monologue, Julien Denormandie a vendu la réforme de l’assurance récoltes. Pour le ministre, cette refonte en totalité est « la plus structurante » pour les agriculteurs. Il présentera en Conseil des ministres début décembre un projet de loi en ce sens, puis les deux « Chambres (Assemblée nationale et Sénat) voteront et peut-être amenderont le texte ». Le ministre souhaite une application au 1er janvier 2023. Il a confié s’être inspiré du modèle espagnol « eux, ont mis douze ans à la faire. Nous nous mettrons un an et demi grâce à ce retour d’expérience » a-t-il souligné. 

Future PAC, prix des appros et DJA

Thierry Chalmin a évoqué avec le ministre le marché de la viande bovine, notamment celui à l’export. Le ministre a répondu que son souhait était un travail sur 3 paliers « une contractualisation pluri annuelle – une transparence et un tunnel de prix ». Le président de la FDSEA a souhaité alerter sur « une éventuelle pénurie » des engrais azotés en France. Pour le ministère, le sujet est bien identifié. Le ministère travaille actuellement sur un recensement exhaustif des stocks et répertorie les capacités de productions des usines françaises. Le ministre aura une vue d’ensemble dans les prochains jours ce qui permettra d’agir afin de dissiper les doutes des agriculteurs car beaucoup de choses (contradictoires) se racontent dans les cours des fermes.

La discussion s’est ensuite déplacée sur le terrain du prix du matériel agricole suite à une intervention de Thierry Chalmin. Julien Denormandie dit « prendre sa part de responsabilité dans cette hausse » car l’inscription de 1,2 milliard d’euros dans le plan de relance a fait bondir la demande et a placé l’offre dans une position très confortable.

La présidente des JA a souhaité alerter sur la DJA (dotation jeune agriculteur), un travail réalisé dorénavant au niveau des régions et qui semble inquiéter sur l’élaboration des critères de répartition de l’enveloppe. Le ministre dit comprendre l’inquiétude posée par Justine Grangeot et exercera des « pressions amicales » pour éviter de créer de l’ingérence si les régions piétinent sur le sujet.

Enfin sur la PAC, le ministre a tenu à faire savoir qu’il sera heureux le jour où il quittera le ministère du leg suivant « l’inscription du droit à l’erreur dans la future PAC » alors qu’au départ, au niveau européen, il était le seul à porter cette idée !