La revalorisation des retraites agricoles les plus basses va s’appliquer sur les retraites de novembre, avec un premier paiement le 9 décembre. Annie Chatrenet, retraitée agricole à La Demie, y voit une avancée positive, même si elle reste insuffisante.
«ça va mettre un petit morceau de beurre dans les épinards… mais pas trop gros quand même », plaisante Annie Chatrenet, interrogée sur l’impact de la promulgation de la loi visant à assurer la revalorisation des pensions de retraite agricoles. « Avec les retraites agricoles, on ne peut pas faire de folies, précise-t-elle aussitôt : on est toujours obligés de sortir la calculatrice et le stylo pour vérifier si ça passe… » Agricultrice aux côtés de son époux Jean, dans l’exploitation familiale de polyculture-élevage, pendant longtemps elle n’a pas eu de véritable statut professionnel, bien qu’accomplissant, de fait, un travail conséquent. « Nous, les agricultrices, on travaillait à la ferme, tout en s’occupant des enfants, et de tenir la maison… alors que sur le papier, on était “sans profession”. Quand le statut de conjoint collaborateur a été reconnu, j’ai pu racheter 10 ans de cotisations, et travailler encore 10 ans avec ce nouveau statut. », se souvient-elle.
Une retraite active
Associée pendant deux ans en Gaec avec son fils Rémi, après le départ en retraite de Jean – qui a pu bénéficier de la Loi Fillon - Annie est en retraite depuis 2009. Une retraite bien remplie par les travaux de tricot, le jardinage, la basse-cour… et du bénévolat pour l’école de Quincey, où elle vient lire régulièrement dans le cadre de l’initiative « lire et faire lire ». « Les enfants me surnomment “mamie lecture” », se réjouit-elle. Sans oublier l’engagement actif au sein de la SDAE, avec la participation régulière à tous les petits voyages et aux réunions. « C’est important de garder le lien d’échanger », assure-t-elle.
À compter du 1er novembre, les retraites des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole seront donc revalorisées. Le montant minimal passe de 75 % à 85 % du SMIC net agricole, soit une garantie de retraite minimale portée à 1 035 euros net par mois (en moyenne, 105 euros de retraite en plus chaque mois pour les bénéficiaires) pour une carrière complète. Cette revalorisation tient compte de l’ensemble des avantages vieillesse auxquels l’assuré peut prétendre auprès de l’ensemble des régimes de retraite obligatoire.
Elle concerne les futurs retraités mais également les retraités actuels du régime agricole. « Elle s’applique sur les retraites de novembre, mais le premier paiement n’interviendra qu’au 9 décembre. » insiste Sylvain Charles, le président de la MSA. Pour le département de la Haute-Saône, ce sont un peu plus de 1 300 foyers qui sont éligibles à cette mesure, d’après les données communiquées par la MSA.