La messe a été dite le jeudi 9 janvier en soirée, à Micropolis-Besançon, devant plus de 4 000 personnes venues de la grande région et même au-delà. Déméterre, filiale machinisme agricole de Terre Comtoise et leader du marché en Bourgogne-Franche-Comté, change de marque et développe de nouveaux partenariats.
Le spectacle, qui se joue le jeudi 9 janvier au soir à Micropolis-Besançon, est un ballet peu ordinaire. Les 200 collaborateurs du groupe Terre Comtoise qui accueillent et indiquent à leurs adhérents et à leurs clients le chemin à suivre pour s'installer dans les gradins tentent de placer les derniers convives.
Les retardataires resteront debout. Dès 20 h 15, le top départ est lancé. Deux écrans géants en fond de scène projettent la table ronde où ont pris place, Clément Tisserand, président de Terre Comtoise, Aude Bertout, directrice générale et Philippe Parmentier, directeur de Déméterre.
"Notre histoire est longue, je vais la résumer pour arriver rapidement à ce qui vous intéresse ce soir" commence le président. Égrenant les dates clés, Clément Tisserand rappelle Coopadou et sa marque de l'époque : Ford, puis New Holland. Le passage à John Deere en 1999, la naissance de Terre Comtoise puis de Déméterre.
"Notre longue et bonne collaboration avec John Deere s'achève. Les stratégies des entreprises changent. Le manque de considération pour le concessionnaire nous a poussés à dire stop" explique Clément Tisserand.
L'acteur économique et ses 4 000 adhérents ou clients n'y trouve plus leur compte dans la stratégie imposée par la marque verte (voir notre précédente édition). Le temps de la rupture est venu.
Trois ans de réflexion
Le nom officiel de la soirée, mais aussi la stratégie choisie par les dirigeants, conseil d'administration et staff administratif de Terre Comtoise se préparent depuis trois ans. " Intitulé “Demain”, notre projet est présenté ce soir. Il marque un changement et le choix d'une distribution exclusive de tracteurs Massey Ferguson. C'est aussi un nouvel élargissement de notre zone de rayonnement et un élargissement des partenariats" poursuit Aude Bertout, directrice générale.
Philippe Parmentier, directeur de la filière machinisme enfonce le clou : "Trois années de réflexion nous ont permis de nous assurer que l'ADN de la coopérative demeure. Etre au plus proche de vous, vous assurer performance et compétence, aux côtés de marques qui respectent l'équilibre. Voilà notre souhait."
Trois années pour trouver des remplaçants aux différents matériels et gammes John Deere. Toro pour les espaces verts ou Weidemann pour la manutention seront proposés en lieu et place de l'ancienne marque au cerf tandis que la collaboration avec Krone et Kuhn s'élargit.
Démonstration
Après les explications stratégiques et politiques, les spectateurs sont plongés dans l'obscurité. C'est le moment où dans les gradins les téléphones portables éclairent de leur flash pour immortaliser ce qui arrive… la porte du hangar de Micropolis s'ouvre. Les roues d'un tracteur… Massey Ferguson, évidemment, apparaissent dans une brume artificielle.
Sous les explications de Patrice Louvet, collaborateur Déméterre, en charge de la direction des opérations, ce n'est pas un tracteur rouge que les participants découvrent mais un tracteur aux couleurs du drapeau français. "Bleu blanc et rouge pour ce premier tracteur que vous découvrez. Massey Ferguson et ses 175 ans d'histoire, des engins conçus et montés à Beauvais dans l'Oise" détaille l'animateur de la soirée.
"Vous découvrirez au fil de la soirée les différentes séries et les particularités de chacune d'elles" explique le responsable en appelant Louis Morizot, responsable tracteurs et téléscopiques chez Massey Ferguson France à le rejoindre.
Durant deux heures, les spectateurs découvrent un show son et lumière accompagnant le défilé de machines agricoles. Dans un ballet parfaitement orchestré, les pilotes entrent dans l'arène, manœuvrent, se positionnent, marquent un arrêt puis repartent du tarmac agricole devenu podium de défilé.
Rassurer
Dans une dernière circonvolution, une dizaine de tracteurs papillonnent autour d'une moissonneuse-batteuse noire floquée du logo MF. Le bouquet final de la soirée. Philippe Parmentier, directeur de Déméterre, descend de l'engin où il avait pris place en passager.
"Votre participation, en nombre ce soir, nous encourage et nous oblige. Avant que les collaborateurs me rejoignent je vous assure que nous ne laisserons pas tomber les clients qui nous font confiance depuis si longtemps " glisse le directeur, conscient que le changement de tractoriste soulève parfois velléités et interrogations dans les fermes et dans quelques ateliers du groupe.
Les échanges se sont poursuivis tard dans la nuit côté buffet et buvette où les convives se sont attardés. Quelques-uns se sont déjà laissés convaincre par la marque rouge. Des bons de commande ont été signés. Achat de tracteur ou pas, les participants ont été séduits par le moment.
Côté spectateurs
Conquis ou pas ?
En amont du show alors que les gradins se remplissent, les participants affichent des moues dubitatives en guise de réponse à la question " Vous êtes prêts à changer de marque de tracteur ? " Depuis 15 ans, les tracteurs verts ont colonisé les champs et les prairies de BFC.
" J'étais bleu avant de passer au vert. Pour moi ce qui compte, c'est le service après-vente " rétorque ce participant alors que son voisin affirme " Je ne suis pas prêt de changer… John Deere me satisfait. Pour moi, les deux marques ne sont pas comparables. Je ne comprends pas le choix qui a été fait par notre concessionnaire mais j'espère avoir des explications ce soir ".
Alors que les responsables de Terre Comtoise et Déméterre prennent la parole, le silence se fait dans les rangs. L'heure est à l'écoute des choix de la filière machinisme de la coopérative. Choix stratégiques et économiques entendus, place aux matériels. Dans un son et lumière réglé comme une horloge, tracteurs, automoteurs, faneuses, presses, matériels de parcs et jardins, matériels de manutention, ensileuse (la plus grosse du marché : Big X de chez Krone) et moissonneuse-batteuse défilent. Ceux qui ont la chance d'être assis scrutent et écoutent avec attention les explications distillées par les collaborateurs des différentes marques. Les autres, debout face aux écrans, tentent de se frayer une place aux avant-postes pour observer eux aussi le ballet bien huilé des conducteurs d'engins.
Forcément, ça fait causer !
Au moment de passer côté buffet et ouvrir les discussions avec les responsables de la coopérative, les langues se délient.
" Je ne pensais pas que la gamme était aussi étendue " concède cet agriculteur, sceptique avant le lancement du spectacle. " Moi, je suis déjà en Massey et j'en suis satisfait. Le suivi et le conseil vont perdurer c'est ce que je demande " explique cet éleveur jurassien, client Vallet intégré à Déméterre. Substituer le rouge au vert pour retrouver équilibre et pérennité des services sont les arguments avancés par la coopérative.
Les vœux de Clément Tisserand seront-ils exaucés ? Lui qui a souhaité une bonne et heureuse année 2025 et un Massey à la fin de l'année à tous les participants… Il suffira de scruter les prairies et les champs !