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Race montbéliarde : la santé du pied est désormais indexée

Au cours de l'exercice 2022-2023, le service parage de Geniatest a paré plus de 15 000 animaux dans 218 élevages. Crédit photo : AC
Au cours de l'exercice 2022-2023, le service parage de Geniatest a paré plus de 15 000 animaux dans 218 élevages. Crédit photo : AC

L’assemblée générale de Geniatest, le 10 janvier dernier, a été l’occasion de présenter les nouveaux index de santé du pied en race montbéliarde. La création d’un service dédié au parage par la coopérative a accéléré la mise au point de ce nouvel outil de sélection proposé aux éleveurs.

Les taureaux du catalogue Umotest disposent depuis quelques semaines de trois nouveaux index synthétiques décrivant la santé podale : lésions mécaniques, lésions infectieuse, et santé globale du pied. Parmi les plus améliorateurs pour ce caractère on peut citer Saget (Oclipse sur Milton), à 173 points d’ISU, qui présente un index santé du pied (abrégé en STPI) de +1,8. Tiguan (Parrain sur Marley), 169 points d’ISU, a un STPI à +1,5. Depuis l’indexation de décembre 2023, Umotest propose aussi les index Santé du pied pour toutes les femelles génotypées. Ces index ont pour objectif de permettre aux éleveurs à choisir des vaches robustes en matière de santé du pied, enjeu économique majeur. « La boiterie est la troisième cause de réforme en élevage. Une boiterie en première lactation multiplie par trois le risque de boiterie en deuxième lactation, et les vaches boiteuses ont un risque accru de réforme de 50%. », rappelle Marie Bérodier, responsable du pôle innovation à Umotest. « Des facteurs comme les sols bétonnés et le stress thermique contribuent à l'augmentation des risques. », précise Anaël Cassard, à la tête du service de parage qui a été mis en place par Geniatest il y a cinq ans. Ce service de parage a joué un rôle essentiel dans la collecte de données utilisées pour l'indexation, c’est-à-dire la mise au point des équations prédictives qui permettent d’évaluer la valeur des reproducteurs en fonction de leur génome. En race montbéliarde, 140 000 parages ont ainsi été enregistrés, dont 70 000 qualifiés. La collaboration avec les races Holstein et Normande, initiée en 2021 a révélé des différences raciales de sensibilité aux différentes lésions susceptibles d’affecter les pieds des bovins. « Le programme M03-Santé a renforcé la population de référence par le génotypage de plus de 18 000 femelles parées », poursuit Anaël Cassard.

Des corrélations et des héritabilités qui permettent la sélection

Les indices santé du pied établis en race montbéliarde présentent une corrélation positive de 25% avec l'ISU. Les évaluations pilotes démontrent l'efficacité des indices pour choisir des reproducteurs résistants. Les héritabilités sont dans une fourchette de 4% à 9%, compatible avec une sélection efficace sur ces critères.

Ces nouveaux index permettent une sélection globale ou ciblée sur des groupes de pathologies. Par exemple, pour travailler spécifiquement sur la sensibilité à dermatite digitale (ou maladie de Mortellaro), on peut utiliser l'index de synthèse lésions infectieuses ou travailler plus globalement via l'index santé du pied. « Pour la lésion la plus répandue, la dermatite digitée, 50% des femelles indexées à -1 sont saines. Pour celles indexées à +1, cette proportion monte à 87% »

Tout l’enjeu des prochaines années va être de continuer à augmenter la taille de la population de référence, par la collecte de données supplémentaires via le parage documenté de femelles génotypées, afin d’améliorer encore la précision de ces index de santé du pied. La génétique offre donc un levier pour améliorer la santé du pied des montbéliardes, complémentaire des autres facteurs déterminants, à savoir le parage préventif, le logement et l'hygiène.

Pour en savoir plus sur les boiteries, la reconnaissance des différentes lésions des pieds, le CNIEL a créé un site internet dédié à cette thématique.