La culture du maïs a bénéficié de conditions météorologiques favorables tout au long de son cycle, ce qui se traduit par de hauts potentiels de rendements. Le climat frais et pluvieux de ces trois dernières semaines a un peu ralenti la maturation des plantes.
Comme le rappellent les ingénieurs d’Arvalis-Institut du végétal, « la plage optimale de récolte des maïs fourrages se situe entre 31 et 35 % de MS plante entière. La période à laquelle ce stade est atteint dépend du groupe de précocité de la variété cultivée, de la date de semis et des conditions climatiques. Le suivi des sommes de températures depuis le semis, ou mieux depuis la floraison femelle (sortie des soies), permet de prédire la période optimale de récolte. » Or si vagues orageuses porteuses de pluies bienfaisantes au cours de l’été 2023 ont permis aux cultures de maïs d’exprimer tout leur potentiel de croissance, avec des parcelles particulièrement agréables à regarder, les températures ont été à peine fraîches pour cette plante originaire des tropiques. « Le modèle prédictif de la croissance du maïs est basé sur les sommes de températures au-dessus de 6°C. Du 20 avril jusqu’au 15 juillet, 2023 faisait partie des années chaudes. » relève Emeric Courbet, technicien grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône.
Pluies et fraîcheur depuis la mi-juillet
La floraison et la fécondation se sont passées dans des conditions optimales : sans stress hydrique ni thermique ! Mais depuis le 15 juillet, une grande partie des régions productrices de maïs fourrage – dont la Franche-Comté - ont connu un climat plutôt frais avec des températures légèrement en dessous des normales. « Aussi les dates de début de chantier prévues sont retardées de quelques jours par rapport à la précédente carte en raison d’un climat relativement frais et pluvieux sur la moitié Nord de la France. », précise le dernier communiqué de presse d’Arvalis, carte des dates prévisionnelles de récolte à l'appui. Avec le retour de températures plus chaudes ces jours-ci, les estimations des dates de récolte pour un ensilage reviennent dans la norme, surtout si on se réfère aux années marquées par la sécheresse et les stress hydriques. « Pour des semis au 1er mai, dans le secteur de Chargey-les-Gray par exemple, un maïs demi-précoce (indice 350) sera bon à ensiler autour du 18-20 août, et une dizaine de jours plus tard du côté de Villersexel ». Attention, si les températures restent clémentes, les plantes vont rester vertes avec des grains mûrs : ne pas se fier au feuillage mais bien à la matière sèche plante entière et à la maturité des grains. Côté sanitaire, la situation est saine, les dégâts des pyrales restent très modérés. « Mi-juillet, au moment du début de vol de deuxième génération, le dépôt de ponte restait modeste, on trouve des pontes sur 10% des pieds dans une parcelle située dans un secteur habituellement à risque. Le risque reste faible cette année ! » conclut le technicien.
