La météorologie "tropicale" que nous connaissons actuellement favorise la croissance des céréales d'hiver... mais aussi certains insectes, dont la cicadelle ! Le bulletin Agrosaône de cette semaine a donc fait un petit zoom sur ce ravageur cette semaine.
La cicadelle des céréales (Psammotettix alienus) transmettent les virus de la maladie des pieds chétifs en piquant les plantes. « Les dernières attaques significatives dues aux cicadelles datent de l’automne 2018. Les virus transmis à l’automne provoquent au printemps des symptômes appelés "pieds chétifs", aussi bien sur blé que sur orge. », précise Emeric Courbet. Les dégâts sur orge sont moins graves que sur blé. « On a observé des dégâts essentiellement dans les parcelles qui ont levé début octobre et dans une moindre mesure pour des levées du 15 octobre. Les levées de novembre n’étaient pas concernées. Le chaud et l’absence d’eau de l’été 2018 ont permis à cet insecte de se multiplier et d’être présent parfois en grandes quantités dans les parcelles. Les zones de parcelles qui ont levé tôt (levée très hétérogène due à la sécheresse) ont parfois concentré les insectes et provoqué davantage de symptômes. »
Une analyse de risque très compliquée
Historiquement, dans les attaques les plus sévères observées en Haute-Saône, on atteint au maximum 25% de pieds touchés. Au-dessous de 25% de pieds virosés, les impacts sur le rendement sont plutôt faibles puisque les pieds sains contigus aux pieds malades prendront le dessus et compenseront. « On a cependant pu observer différents niveaux de contaminations qui se sont déclarés tout au long de la croissance des blés. C’est au stade pointant que la céréale est la plus sensible et l’insecticide est toujours réalisé trop tard. Les semis clairs sont des facteurs aggravants car chaque pied concentre davantage d’insectes. » La présence de plantes relais dans ou à côté de la parcelle (précédent soja, repousses de céréales (blé / blé), proximité ou semis dans des légumineuses pérennes, absence de travail du sol...) sont des facteurs qui augmentent le risque cicadelle. « Dans ce cas, pour celles et ceux qui souhaitent lutter chimiquement contre cet insecte, l’insecticide devra être appliqué avant la levée de la céréale, trois ou quatre jours après le semis pour ''nettoyer'' la parcelle. » La cicadelle est un insecte totalement imprévisible et l’analyse du risque est extrêmement compliquée. Elle n’est nuisible en Bourgogne Franche-Comté qu’une année sur 20 et dans moins de 5% des parcelles. La cicadelle n'apprécie guère les précipitations, et le retour des pluies de cette fin de semaine va limiter les vols.