Après un passage à vide aggravé par les restrictions sanitaires, le syndicat ovin renaît de ses cendres : le petit groupe d’éleveurs entend bien relancer la dynamique collective, fondée sur le besoin d’échanges techniques, d’informations, et de convivialité !
La Franche-Comté compte un peu moins de 200 éleveurs ovins professionnels – dont plus de la moitié en Haute-Saône - et un cheptel de 30 250 brebis déclarées. L’activité du syndicat ovin a souffert des contraintes sanitaires liées à la crise covid-19 : pas d’assemblée générale en 2020 ni en 2021, ni foires ni salons… Faute d’activités structurantes et motivantes, l’intérêt pour cette association s’est aussi émoussé, comme en témoigne l’inquiétante érosion du nombre d’adhérents, passé de 37… à 7 en deux ans, présentée par Lucie Legroux, l’animatrice, dans le rapport d’activité. L’avenir du syndicat ovin est donc remis en cause, avec en arrière-plan la question du financement du poste d’animation, qui repose actuellement sur la Chambre d’agriculture de Haute-Saône. Les participants à l’assemblée générale, qui se tenait le 13 mai dernier sur l’exploitation d’Eric Tournier à Boult, se sont essayés à définir les contours d’une structure redynamisée, partant de leurs besoins, notamment techniques. Gestion du pâturage et de la pression parasitaire, leviers pour limiter l’impact du renchérissement des aliments, reproduction, chiens de protection, accès au foncier… Un consensus se dégage : « on a besoin d’échanger techniquement entre collègues pour avoir des points de repère, se comparer, trouver des solutions aux difficultés qu’on rencontre », résume Cyril Roussel, éleveur à Rouhe, et bien décidé à relancer une dynamique d’adhésions, avec un projet structuré autour de ces besoins d’échanges et de formations sur des thèmes technico-économiques. « Sans oublier la convivialité ! » Raphaël Farrugia a aussi mis en avant le rôle de représentation du syndicat au niveau national, au sein de la FNO « c’est important de porter la voix et les spécificités de l’élevage ovin de Franche-Comté, par exemple quand sont discutées les critères d’attribution des aides, les seuils… » Après le renouvellement des administrateurs, rendez-vous est pris pour un prochain conseil où seront discutées différentes questions importante : un nouveau nom pour la structure, le maintien ou non de l’adhésion à la FNO, l’éventuelle création d’un GIEE pour capter des financements pour assurer l’animation, etc.
La prédation à l’ordre du jour
Jean-Noël Lavocat, de la DDT a présenté le dispositif d’aide à la mise en place de mesures de protection vis-à-vis des attaques de loup. Après être revenu sur les deux séries d’attaques de septembre 2020 et janvier 2021, respectivement dans le secteur de Fougerolles et dans celui de Port-sur-Saône, le fonctionnaire a précisé la notion de « cercle 1, 2, et 3 ». Ce zonage, établi par l’administration en fonction de l’historique des attaques de loup, détermine le type de dépenses de protection éligibles aux aides. « Il a été choisi de classer en cercle 3 – zone d’expansion géographique du loup où les actions de protection sont encouragées – toutes les communes du département de Haute-Saône non comprises dans le cercle 2. Les exploitations situées dans le cercle 3 peuvent bénéficier d’un financement à l’acquisition et à l’entretien de chiens de protection ainsi que l’accompagnement technique à son utilisation (formation individuelle ou collective). » L’aide est attribuée sur la base du coût réel du chien (dans la limite d’un plafond fixé à 375 €/chien, soit une aide de 300 €). La stérilisation de l’animal peut aussi être partiellement prise en charge à 80%. Jusqu’à 2 000 €/chien une prestation de conseil individuel ou collectif pour l’utilisation – éducation et gestion des chiens – est aussi prévue, avec un taux d’aide de 100%. « Le cercle 2 permet en plus de financer du matériel pour la protection des troupeaux, tels que des parcs électrifiés, fixes ou mobiles, avec un taux d’aides de 80% », poursuit Jean-Noël Lavocat, avent de détailler les conditions d’éligibilité (caractère professionnel de l’élevage et effectif minimal de 25 reproducteurs), les obligations du demandeur (tenue d’un cahier de pâturage et rédaction d’un schéma de protection), et l’échéancier des dépôts de demandes d’aides.