La FDSEA organisait cette semaine plusieurs réunions d’informations, dans le cadre de sa tournée cantonale. Parmi les dossiers abordés, la question des zones vulnérables, pour laquelle la profession entend bien reprendre la main.
Une dizaine de personnes se sont réunies mardi matin à Cresancey, à l’invitation de la FDSEA70. « C’est ma huitième réunion cantonale ! », lançait à la cantonnade Emmanuel Aebischer, le président du syndicat, avant d’entrer dans le vif du sujet. D’abord avec le délicat dossier des calamités agricoles, dont les avatars 2020 et 2021 ont offert la démonstration d’un dispositif clairement inadapté. Après avoir rappelé la lourdeur des étapes successives d’instruction des dossiers (sécheresse, gel, inondations), le président a appelé de ses vœux la mise en place d’un système assurantiel, actuellement en pourparlers. « Il ne faut pas qu’on débouche sur les mêmes défauts qu’avec les calamités agricoles : plutôt qu’un historique de rendement, la profession revendique de prendre comme base le potentiel de rendement. » L’État devrait contribuer à ce nouveau dispositif, à hauteur de 600 000 euros.
Risques de déprise laitière
Second dossier sensible, celui de la conjoncture laitière : les producteurs subissent actuellement de plein fouet la hausse des charges opérationnelles, tandis que le prix du lait ne suit pas. « C’est la première fois que je vois autant de découragement chez les producteurs. Si on n’a pas une revalorisation rapide du prix du lait, il va y avoir une vague de cessations », s’est alarmé Emmanuel Aebischer. Propos confortés par Xavier Jarrot, qui préside l’OP Milleret, actuellement en pleine négociation avec les dirigeants de la laiterie. « Les perspectives 2022 sont plutôt bonnes, et l’entreprise doit faire un effort si elle veut trouver des volumes supplémentaires pour la nouvelle usine de transformation. »
Enfin, le dossier des zones vulnérables vis-à-vis des nitrates n’a pas été oublié. « Tous les cinq ans, il y a une révision de la cartographie, et nous sommes mis devant le fait accompli, avec un délai très court – 2 mois – pour contester. Or on se rend compte que le protocole de suivi de la qualité des eaux par l’administration n’est pas toujours suivi… les décisions sont prises sur la foi de deux analyses quand il en faudrait 12. Parfois ces analyses se font en sortie de centrale d’épuration. Aussi nous allons anticiper et mandater un cabinet neutre pour réaliser des analyses de l’eau, pour être en mesure de contester un zonage, et même éventuellement faire sortir des communes de la zone vulnérable nitrates si la qualité de l’eau s’est améliorée. »