Le genre n’est pas un obstacle à la prise en main et au maniement des gros engins agricoles, contrairement à beaucoup d’idées reçues ! Quatre jeunes en BTS ACSE à la MFR de Fougerolles ont organisé une formation à la conduite d’engins, réservée aux femmes, dans le cadre de leur PIC.
"Dans une ferme, les femmes ne sont pas là que pour traire et remplir les papiers !", résume de manière lapidaire Paul Brepson, étudiant en 2ème année de BTS ACSE à la MFR de Fougerolles. Avec Marius Jouffroy, Loïc Simonin et Tanguy Berreur, il a organisé une formation à la conduite d’engins agricoles, dédiée à un public féminin, le 11 mai dernier, dans le cadre de leur Projet d’initiative et de communication (PIC).
« Ce projet est une réponse à l’appel lancé par la MSA pour sensibiliser les femmes à la conduite d’engins agricole en sécurité », explique-t-il. Encadrés par leur formatrice Audrey Colle, et Anne-Charlotte Renaud, conseillère en prévention MSA, les quatre élèves ont monté cette formation de A à Z : recrutement du formateur et de la ferme support, élaboration du contenu théorique, avec une demi-journée pour réviser les fondamentaux, et une demi-journée de pratique en exploitation, sur des engins agricoles. « Trois ateliers, avec du matériel porté, traîné, et un chariot télescopique à mât rétractable (plus connu sous le nom de télescopique), ont permis de faire le tour des situations les plus courantes rencontrées dans les exploitations agricoles de polyculture-élevage : attelage, dételage, manœuvres… », expose Paul Brepson.
Surmonter les obstacles culturels
« Au Gaec des Prés Vergers, où Loïc Gallaire nous a mis à disposition son tracteur et ses outils, les trois participantes, toutes agricultrices, ont pu s’exercer au maniement de ces engins, sous la supervision de Martial Cottet, formateur et représentant de l’organisme Groupe Forces basé à Saint-Vit. » L’occasion, donc, de battre en brèche des idées reçues, et de progresser. « On s’est rendu compte que les femmes étaient tout aussi performantes que nous, quoi que plus prudentes ! »
Le jeune-homme tire un bilan très positif de cette expérience, qui lui a permis, ainsi qu’à ses collègues, de réviser à la fois les fondamentaux de la conduite d’engins agricoles en toute sécurité et de réévaluer sa vision de la répartition du travail dans l’agriculture. « Aujourd’hui, la proportion de femmes qui s’installent est importante, et c’est une bonne chose qu’elles s’approprient les outils qu’elles vont devoir utiliser. La polyvalence est aussi une force, dans une exploitation : il n’y a pas de domaine réservé aux hommes plutôt qu’aux femmes. » Les trois participantes tirent également un bilan très positif de cette journée, bénéfique et agréable, qui leur a permis de gagner en assurance et en autonomie sur leur exploitation.