Une soixantaine de foyers de FCO ont été découverts dans l’Aveyron. Les éleveurs bovins et ovins de Haute-Saône sont appelés à la vigilance.
Depuis août dernier l’apparition dans le sud du Massif Central de foyers cliniques de FCO liés à la circulation du sérotype 8 (FCO-8) suscite des craintes d’une résurgence de la maladie sous sa forme clinique (avortements, fièvres,…) notamment chez les petits ruminants, plus sensibles à cette maladie. En effet au 25 août, la DDETSPP de l’Aveyron dénombrait, par exemple, 57 foyers bovins et 10 foyers ovins (117 bovins symptomatiques, deux bovins morts et 41 ovins symptomatiques, 25 morts). Initialement localisée dans quelques communes, la maladie s’est propagée rapidement.
Dans le cas présent, les symptômes observés sont caractéristiques de la FCO mais l’épisode surprend par le nombre d’animaux atteints, son intensité et la mortalité associée. Cette situation est inhabituelle pour la FCO-8 et des investigations complémentaires ont été conduites. A ce stade des recherches en cours, il est constaté qu’il s’agit d’une nouvelle souche de sérotype 8 différente de celle qui a circulé en Europe entre 2006 et 2009 et depuis sa ré-émergence en 2015. L’origine de cette nouvelle souche de FCO-8 reste indéterminée. L’impact clinique est donc lié au fait qu’il y a une nouvelle souche et de fait des experts pensent que la diffusion pourrait être similaire à ce qui avait été observé lors des épisodes cliniques précédents. Il est très probable que la vaccination actuellement disponible contre la BTV 8 soit efficace contre cette nouvelle souche. Aussi il est recommandé aux éleveurs susceptibles d’avoir des échanges ou des contacts avec les secteurs touchés de vacciner préventivement leur cheptel de souche pour limiter le risque d’avoir des symptômes sur leurs animaux reproducteurs.
La France n’étant pas indemne de sérotype 8, cette résurgence ne modifie pas les règles aux mouvements en vigueur (vaccination obligatoire des animaux exportés).
Une maladie transmise par les moucherons
La FCO est une maladie vectorielle transmise par des moucherons (culicoïdes). Elle ne fait pas l’objet d’un programme de lutte en France continentale et induit rarement des cas cliniques chez les ovins ou bovins. Il n’y a donc pas de contraintes aux mouvements pour cette maladie pour des déplacements à l’intérieur de la France continentale. En revanche, pour la vente à destination de l’Union européenne ou d’un pays tiers, des contraintes spécifiques s’appliquent. Cette recrudescence ne modifie de fait rien pour le statut sanitaire français.
A ce jour, aucun cas symptomatique comparable n’a été rapporté dans notre département mais la vigilance est de rigueur.
Principales recommandations
- Contactez votre vétérinaire en cas de suspicion c’est-à-dire lorsque vous observez des symptômes.
- Temporairement et dans l’attente de nouvelles informations, décalez dans le temps les introductions de bovins issus de départements atteints.
- Privilégiez l’introduction de bovins disposant d’un protocole vaccinal complet.
- Si vous devez toutefois introduire des animaux non vaccinés originaires de départements touchés, il est recommandé que ceux-ci soient désinsectisés depuis au moins 7 jours et qu’ils présentent un test PCR négatif avant départ. Le mouvement doit avoir lieu dès que les résultats d’analyses sont connus (au plus tard dans les 7 jours suivant le prélèvement).
- Respectez un isolement le plus strict possible des bovins lors de leur introduction.
- La vaccination contre le sérotype 8 est possible et permet de protéger son cheptel et le voisinage. La décision de vacciner ou non votre cheptel doit être prise avec votre vétérinaire qui prendra en compte la situation de votre élevage.
- En outre, la vaccination simplifie voire autorise la vente vers les pays étrangers.
Cette situation atypique est fortement évolutive et nous ne manquerons pas de relayer les informations disponibles sur www.gdsbfc.org