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FCO : il est urgent de vacciner avant la reprise de la circulation virale

L'approvisionnement en doses vaccinales peut être problématique à cause de ruptures de stocks... Crédit photo : Fourrure
L'approvisionnement en doses vaccinales peut être problématique à cause de ruptures de stocks... Crédit photo : Fourrure

Notre région est à la confluence de deux sérotypes d’une épizootie de FCO aux conséquences zootechniques et économiques majeures. La reprise d’activité des moucherons culicoïdes vecteurs de la maladie, au printemps, laisse présager le pire. Aussi les GDS préconisent de vacciner massivement pour limiter à la fois la circulation virale et l’intensité des symptômes.

La fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE) continuent de menacer les cheptels bovins et ovins en Bourgogne-Franche-Comté. Selon la fédération régionale des GDS, « la région est aujourd'hui la ligne de front entre le sérotype 3 au nord et le sérotype 8 au sud, avec des incursions croisées. » L'hiver ayant stoppé momentanément la progression du virus, les experts s'attendent à une reprise rapide en 2025. « L'exposition aux virus sera à la fois précoce et intense. Il est donc crucial de vacciner dès maintenant. »

Mortalité et troubles de la reproduction en forte hausse

Les données régionales attestent d'un impact majeur de la FCO sur les cheptels. « Nous avons observé une surmortalité nette dès juillet, culminant en octobre », expliquent les GDS. La mortalité bovine a augmenté de 22 % dans les foyers de FCO (32 % pour le sérotype 3, 14 % pour le sérotype 8), avec une variabilité marquée entre élevages. Chez les ovins, la surmortalité atteint 60 % sur la période juillet-novembre.

L'impact sur la reproduction est tout aussi alarmant. « Nous constatons une explosion des avortements chez les bovins (+86 %), avec un pic à +180 % pour le sérotype 3. Les mortalités néonatales ont aussi progressé de 18 %. » Certains éleveurs signalent même des cas de veaux présentant des anomalies congénitales similaires à celles observées lors de l'épizootie de 2007-2008.

Des impacts très variables selon les élevages

« Tous les élevages ne sont pas touchés de la même manière », nuance la fédération des GDS. Certains exploitants ont subi des pertes sévères, d'autres ont été épargnés. Pour mieux comprendre ces disparités, une enquête sera prochainement menée en BFC afin d'identifier les facteurs qui influencent la gravité des épizooties.

Seule la vaccination fait ses preuves

« Aujourd'hui, seuls les vaccins ont démontré une efficacité, même imparfaite », rappellent les GDS. La vaccination est donc fortement recommandée, mais sa mise en œuvre se heurte à des problèmes d'approvisionnement. Les stocks publics de vaccins contre la FCO-3 et la MHE sont épuisés, et les éleveurs doivent désormais se procurer les doses via leur vétérinaire. « Il est urgent d'anticiper et de planifier la vaccination, car les délais de réapprovisionnement varient : quelques jours pour certains vaccins, plusieurs semaines pour d'autres. » Concernant les vaccins contre la FCO-4 et 8, les livraisons sont attendues entre février et l'été 2025. « Nous conseillons aux éleveurs de se rapprocher rapidement de leur vétérinaire afin d'organiser au mieux la protection de leurs troupeaux. »

Alors que le printemps approche, l'heure est à la prévention. « Vacciner reste le seul moyen de limiter les conséquences sanitaires et économiques de ces épizooties », concluent les GDS de BFC. Reste à espérer que les stocks suivront la demande.

Et la MHE ?

Même si la partie ouest du territoire de BFC est en zone régulée MHE, il n’y a pas à ce jour de foyers de MHE sur notre territoire. Il y a malgré tout une très forte probabilité d’en voir apparaître en 2025, mais leur intensité reste plus hasardeuse à prévoir. Cependant les témoignages des éleveurs touchés en 2023 et 2024 montrent que cette maladie peut s’étendre vite avec des conséquences sévères : il vaut donc mieux la prévenir quand les animaux sont présents et manipulables que lorsqu’ils sont dehors et qu’il faut intervenir en urgence. C’est pourquoi, pour cette maladie, les GDS de BFC recommandent aussi une vaccination préventive, faite dans les meilleures conditions possibles.