Pour anticiper au mieux les dates de récolte et éviter des ensilages à un taux de matière sèche trop élevé, ARVALIS et ses partenaires publient une première estimation cartographique des dates prévisionnelles d’ensilage du maïs sur l’ensemble du territoire. Dans les zones basses du Jura et le Graylois, les variétés précoces semées début avril devraient atteindre le stade optimal de récolte au cours de la dernière décade d’août.
Le maïs fourrage présente son meilleur compromis entre productivité, sécurité de récolte, intégrité de la tige, bonne conservation et ingestion élevée lorsque la matière sèche « plante entière » se situe entre 30 et 35 %. À ce stade, il permet une production laitière ou bouchère élevée. En dessous de 30 %, les rendements sont plus faibles et surtout les quantités ingérées chutent : une vache laitière ne consomme qu’une douzaine de kilos d’ensilage à 25 % de MS, contre 18 à 20 kg à 35 %. Au-delà de 35 %, les limites sont surtout techniques : tassement plus difficile au silo et conservation moins fiable. L’objectif est donc clair : viser 30 à 35 % de MS. L’observation des différents types d’amidon lors du remplissage du grain constitue un indicateur précieux, mais cette année de nombreuses situations particulières imposeront d’adapter les décisions à chaque parcelle.
Précocité des floraisons en 2025
Depuis début mai, les cumuls de températures sont supérieurs aux normales sur tout l’Hexagone : +80 degrés-jours dans l’Est à +155 degrés-jours dans le Centre. Après les pics de chaleur de fin juin et début juillet, l’évapotranspiration est récemment revenue proche des normales. Toutefois, le rapport entre précipitations et ETP révèle un déficit hydrique marqué dans plusieurs régions : nord Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire.
La floraison femelle, repère essentiel pour prévoir les dates d’ensilage, est cette année en avance d’environ une semaine par rapport à la moyenne. D’après ARVALIS, il faut compter entre 560 et 750 °C (base 6‑30 °C) après la floraison, selon la précocité variétale, pour atteindre le taux de MS optimal pour l’ensilage.
Premiers chantiers attendus dès la mi‑août
Dans ce contexte, les premiers ensilages pourraient démarrer autour de la mi‑août dans les Pays de la Loire, le Poitou‑Charentes, le Limousin, en Rhône‑Alpes et dans l’Est du Bassin parisien/Champagne‑Ardenne. Ces prévisions, établies pour un stade de 32 % de MS plante entière, visent à sécuriser la récolte de l’ensemble des parcelles. Elles ne couvrent pas toutes les situations, notamment celles issues de semis plus tardifs. Passé le stade limite d’avortement des grains (SLAG), qui survient 15 à 20 jours après la floraison femelle, l’observation régulière des épis et grains devient essentielle.
Méthodologie
Pour chaque département comptant plus de 1 000 ha de maïs fourrage en 2025 (source : Agreste), les experts d’ARVALIS ont défini des cas-types combinant : une station météo, un groupe de précocité représentatif et une date médiane de semis adaptée au contexte de l’année. En croisant les données météorologiques observées jusqu’au 17 juillet 2025 avec les statistiques fréquentielles des 15 dernières années pour les semaines à venir, il est ainsi possible d’estimer la période à laquelle le stade optimal (32‑33 % de MS plante entière) sera atteint.



